Booster

Killer Queen

  Et d’un coup, ils se sont mis au garde à vous. Soldats fiables, qui ne tremblent pas quand il faut se dresser. Je les ai senti les u...

mercredi 16 octobre 2013

Witches of East End. Sorcières bien aimées.

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Qui n’aime pas les brunes, les explosives, les impétueuses ? Pas moi. Et si vous voulez bien l’admettre, vous non plus.
Qu’y a-t-il de mieux qu’une série qui flirte avec la magie noire, qui valse entre le bien et le mal en faisant des détours qui imposent d’exposer ici des abdos, là un décolleté prometteur ?
Rien.
Ça tombe bien, je viens de découvrir Witches of East End et en plus d’être à la pointe de l’actualité télévisuelle américaine, je m’empresse de partager avec vous cette exclusivité.
Witches of East End. Littéralement les sorcières de la limite de l’est. Ou alors les sorcières de East End. Enfin il s’agit bien de sorcières ici.
Oui.
Une énième série sur des sorcières. Avec un peu de chance d’ici la fin de la saison on aura même quelques vampires et un loup garou. C’est effectivement envisageable.
Mais si les filles à bûchers fleurissent sur nos écrans, c’est sûrement parce qu’on les aime. La magie, la sorcellerie, ça fascine l’ado que nous étions, quand on s’essayait à la séance de spiritisme avec notre rire idiot pour cacher notre gêne. Surtout qu’on aurait été bien gêné si un esprit s’était pointé à table.
Ici nous faisons connaissances avec trois belles nanas, tellement belles qu’on se demande à quel âge a pu les avoir leur mère. Divine. Dignes d’une pub pour l’Oreal.
On aura la réponse au bout d’une demi heure. Elle fait pas son âge la bougresse.
Ses deux filles ne sont pas en reste. Comme dans toutes bonnes séries post-ado américaine, les acteurs sont diablement séduisants, irréels.
Je veux dire, croyez moi je suis aux aguets, je guette le bellâtre chaque jour, dans le métro, en faisant les courses, au bar et jamais je n’ai croisé ce type d’humain. Ici les mecs sortent d’une pub pour Axe on se demande d’ailleurs pourquoi ils s’obstinent à porter des chemises. Sûrement pour que sirènes viennent leur arracher. Moi si j’étais une sirène, c’est ce que je ferai.
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Bref.
Les frangines n’ont rien en commun. L’une est brune ténébreuse, dangereuse mais un poil blonde quand même. L’autre est rousse et vaguement coincée. L’une se fiance quand l’autre n’en est qu’à accepter de prendre un café avec l’inspecteur de service. On reconnaîtra ici l’amoureux de Bailey dans Greys Anatomy. Coucou Jason !
La brune s’apprête donc à convoler avec ce que j’appelle un phénomène de foire : grand, musclé mais pas trop, gentil, patient, amant indécent et qui œuvre chez médecins sans frontière. La fête de fiançailles attend la reine de la soirée mais celle-ci est toute chamboulée par son dernier rêve où elle s’encanaille sévère avec un inconnu. Elle essaie d’y voir un signe, convaincue qu’elle est d’avoir des pouvoirs ésotériques.
Comme de par hasard l’inconnu va se pointer à la soirée et elle va donc faire connaissance avec son beau-frère.
C’est ballot hein.
Avant de se ressaisir, elle va quand même goûter au fruit défendu. C’est à peu près à ce moment là que j’ai commencé à lui préférer sa frangine bibliothécaire.
Elle, cartésienne, presque vieille fille, blasée et ne croyant pas à l’Amour va se prendre la claque de sa vie. Son amie et collègue qui porte quand même le nom le plus ridicule du monde occidental : Barbie ne peut pas avoir d’enfant et pleure dans les bras de la rouquine. Qu’à cela ne tienne, une soirée Sort et Magie est improvisée à la fermeture. Elles pompent une litanie sur Google, dessine un beau pentacle à la craie et se ridiculisent vaguement. Sauf que le lendemain, Barbie est enceinte.
Et à côté de ça, vous avez la mère. Sorcière immortelle de son état, qui a pour malédiction d’enfanter indéfiniment. Mais comme au fil des siècles elle a vu la magie emporter ses chères têtes blondes, cette fois elle a décidé de cacher leur véritable nature à ses énièmes versions de filles.
Jusqu’à aujourd’hui ça marchait plutôt pas mal. Mais vous comprenez bien que si tout roulait je ne serai pas là pour en parler.
Hélas, le bonheur feint n’est pas Bonheur et le Mal ne perd jamais une occasion de se faire remarquer. Le pique assiette est un métamorphe (si j’invente des mots n’hésitez pas à me corriger sans me le dire, j’ai l’orthographe susceptible) qui prend l’apparence de la mère et casse l’ambiance en se mettant à assassiner à tours de bras les braves gens de cette ville paisible.
Débarque alors une autre nymphe sexy, la frangine de la mère. Oui, ça fait beaucoup de femmes et sœurs je sais. Complètement perchée, elle revient après un demi siècle de silence (et pas une ride) pour mettre en garde sa sœur du danger qui gronde.
Ça va mal finir pour cette sorcière. Son pouvoir de se transformer en chat noir ne lui sert absolument à rien comme on pouvait s’en douter. Et paf. On en est déjà à trois morts.
C’est pas comme ça que l’inspecteur va payer son Starbuck à notre rouquine.
Et comme un bonheur ne vient jamais seul, la méchante usurpatrice a également libéré un type coincé dans une peinture, dans le désert. Majax peut aller se rhabiller.
Le nouveau venu est là pour se venger de celle qui l’a parachuté dans cet enfer de sable. Il ne va pas perdre de temps, lui et son insolation retrouvent la fautive qui n’est autre que notre fiancée. Il la retrouve alors qu’elle essaie vainement de faire ami-ami avec le beauf. Il la coince dans les toilettes pour dame et l’oblige à lancer un sort. Il fait erreur et ne réalise pas que cette version de Freya (son p´tit nom) ne comprend pas un mot de ce charabia mais elle va quand même se retrouver aspirer par la photo qui les surplombe, dans un cabaret des années 20 avec ce fou furieux à ses trousses.
Voilà le topo. Une brune qui remonte le temps. Une rousse qui découvre effarée qu’elle a des pouvoirs. Une mère qui se fait arrêter pour des meurtres qu’elle n’a pas commis.
Un médecin en voyage. Un frangin qui va faire de l’ombre à tous les Eric, Damon, Sheperd et j’en passe.
Voilà le pilote. Et en bonne midinette que je suis, je veux la suite. Je trépigne. Une bonne petite série fantastique qui n’invente rien mais réinvente une recette qui est toujours meilleure réchauffée.
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mercredi 11 septembre 2013

Graceland : The Devil in Disguise

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C’est la rentrée. C’est le cœur gros que vous reprenez un train-train bien rôdé. Vos vacances vous semblent bien loin… Même votre bronzage a perdu quelques teintes.
Et si je vous disais que j’ai trouvé comment repartir ? Comment revoir le soleil ? Et tout ça sans bouger de votre salon.
Graceland. Soleil impertinent dans le ciel californien. Des bikinis. Et des surfeurs.
Merci qui ?
Bon par contre, ça ne sera pas de tout repos et c’est aussi un peu dangereux.
Parce que Graceland n’est pas qu’une indécente propriété du King. C’est ici une colocation avec vue sur Pacifique où se côtoie la crème de la crème des agents du FBI et de la DEA. Tout ça dans le plus grand secret.
Tout commence avec l’arrivée du petit nouveau. Mike. Après avoir fait ses classes télévisuelles dans Gossip Girl, c’est tout naturellement qu’il endosse le rôle du plus brillant des agents du Bureau. Aussi le plus jeune. Le minot est envoyé à Graceland pour parfaire sa formation et travailler avec l’élite.
Quand on voit où peuvent être envoyés nos enseignants ici, on se dit que Mike est plutôt bien tombé. Parce qu’à part devoir participer aux corvées domestiques, c’est un peu les vacances : surf le matin, mission périlleuse l’aprem, bière au bar après le boulot (comme tout le monde donc) et si vraiment ils ont arrêté de gros méchants, c’est tequila autour du feu sur la plage après. (Pas vraiment comme tout le monde)
Mike est chaperonné par Briggs et c’est là mesdames que les choses deviennent intéressantes. Parce que Briggs c’est un peu la figure virile de cette série. Musculature travaillée, teint mat, bourru. Barbe taillée qui cache à peine deux adorables fossettes qui font de cette tête brûlée le bad boy qui hantait nos nuits adolescentes.
Briggs c’est Drazic en adulte.
Paul – son p´tit nom – était le meilleur. Il a le respect de ses colocs mais ses pairs commencent à se poser des questions à son sujet.
Et là ça se corse. Alors qu’on pensait regarder une énième version de NCIS, on découvre que le scout à qui on donnerait le bon dieu sans confession est en fait infiltré pour enquêter sur son supérieur.
Tordu hein ?
Après, la recette fonctionne toujours. Deux beaux gosses, le blondinet qui sort de l’école mais qui ne manquera pas de nous surprendre. Le brun ténébreux louche mais on lui pardonne à partir du moment où il est torse nu. On a aussi le comique de service, Johnny.
Les comiques de service c’est comme les noirs dans les films des années 90 : on les aime bien mais on sait qu’il ne faut pas s’attacher car ils vont finir par se prendre une balle perdue.
Le rasta qui – ironie quand tu nous tiens – travaille pour les douanes. Et bien sur on a les nanas. La brunette typée italienne, un poil sauvage. La blonde slave névrosée depuis que son coéquipier s’est fait tirer dessus par des russes et la blonde-rousse pulpeuse.
Toutes les trois portent à merveille le micro short et leur couverture est parfaite : qui pourrait croire que ces bombes ont aussi un cerveau ?
Voilà le tableau. Chaque épisode nous fait voyager. Les transitions s’appliquent à nous montrer la plage, les vagues, le soleil couchant. On aimerait nous aussi nous lever aux aurores pour aller courir sur la plage même si jusque là la proximité du Bois de Vincennes à deux minutes de chez moi n’a pas réussi à me motiver. Pis j’ai toujours rêvé de me mettre au surf. Et surfer sur un lac ça me branche moyen.
Les enquêtes mêlent russes et mexicains, drogue, belles voitures et gros flingues. Mais celle qui nous intéresse vraiment est celle de Mickey sur Paulo. Comment il va réussir à s’intégrer sans éveiller les soupçons. Comment il va gagner la confiance de ses copains. Et s’il réussira à mettre dans son lit la plus pulpeuse de ses voisines de chambre.
Graceland c’est un peu de suspens et pas mal de raisons de se rincer l’œil. Pis l’occasion de se mettre aux séries d’action sans bouger de son canapé.

lundi 9 septembre 2013

Orange is the New Black, une Desperate Housewife chez Prison Break

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C’est seulement après quelques épisodes que je réalise que j’ai moi aussi des barreaux à mes fenêtres. D’un coup d’œil rapide, je vérifie ma tenue. Pas de orange, mais du noir. Je suis à moitié sauvée. Car Orange is the new Black. Vous aussi vous l’apprendrez en découvrant cette nouvelle série.
Je pensais regarder une comédie dans le monde carcéral, curieuse, intriguée, sceptique. Je n’irai pas jusqu’à dire que c’est un drame mais juste une fenêtre ouverte sur un monde qu’on préfère ignorer. Mais aussi propres sur nous que nous soyons, on se prend au jeu. C’est toujours grisant et on aime bien se faire croire qu’on a toutes un petit côté bad girl.
Ici nous faisons la connaissance de Piper. Blondinette fiancée à un cousin éloigné d’Adam Sandler, Piper a tout pour être heureuse. Une belle bague, un gentil futur mari, une belle maison, une peau parfaite et pour cause, elle prend soin d’elle avec des produits bios qu’elle commercialise avec son amie Polly. Bref. La vie est belle.
Sauf que Piper n’a pas toujours été parfaite et c’est vainement qu’elle a essayé d’oublier ses erreurs de jeunesse.
Quand l’erreur a le visage (et la voix) (et le corps) de Donna, la petite amie d’Eric Forman dans That´s 70 Show aka Laura Prepon, je vous avoue que je me demande un peu pourquoi Piper est partie.
Peut être parce que son amante magouillait un brin avec un cartel de drogue international.
Et qu’une de leurs lunes de miel a mal tourné.
Sauf que voilà. Dix ans se sont écoulés, Piper a refait sa vie, a décidé qu’elle serait hétéro pour le meilleur et pour le pire. Mais la justice américaine la retrouve après tout ce temps et Piper doit purger une peine de 15 mois à la prison fédérale pour avoir transporté une valise bourrée de billets verts. De l’argent de la drogue. De l’argent sale. Piper est dans de beaux draps.
Alors elle en profite car son prochain lit sera moins douillet.
Orange is the new black. Un peu comme Prison Break mais au pays des femmes. C’est tout aussi tendre, ça manque juste de tatouages de plans et de Wentworth. Mais sinon c’est la même. Les nouvelles sont bizutées, gare à pas gaffer. Ce que ne manquera pas de faire Blondie. Mais c’est de nos erreurs que nous apprenons et croyez-moi Piper apprend vite.
L’occasion de faire un tour d’horizon de ses nouvelles colocataires. Tout le monde est là : la lesbienne grande gueule, le vieux loup de mer russe qui fait régner la terreur (mais en creusant un peu on trouve un être humain), les latinos jalouses, un transsexuel coiffeur de son état a qui on retire ses hormones, une folle furieuse qui s’entiche de notre fragile débutante, et bien sur Laura. Ici Alex. Brune. Mais aargh. La même.
Quelques hommes viennent parfaire le décor. Libidineux, clichés pour la majorité, et une jeune recrue qui devrait connaître quelques déboires à s’amouracher des détenues.
C’est stressant mais pas trop, on s’attache rapidement à Piper. Elle n’est pas si jolie, elle a un bon fond. Tout bien réfléchi, si on m’avait un jour emmener à Bali, j’aurais très bien pu accepter de transporter cette valise moi aussi. Ça pourrait très bien être moi.
On ne la ramène pas trop. On a un peu mal au ventre. On aimerait bien partager notre chocolat 86% avec Piper qui est punie de cantine. Mais comme on ne peut pas, on reprend un thé corsé et on espère que ça va s’arranger. Pour elle mais aussi pour ses copines d’infortune. Chaque épisode nous donne l’occasion de faire connaissance avec chacune et de comprendre comment elles ont pu atterrir là. Apparemment assez bêtement. Ça fait réfléchir.
D’ailleurs on continue de les appeler par leur prénom par compassion parce qu’à la prison, tu laisses ton smartphone à l’entrée et ton prénom aussi. Quand tu rentres, tu t’appelles par ton nom de famille. Ça fait quand même plus viril. On n’est pas des chochottes.
C’est décidé, je n’irai pas à Bali. Tant pis.
Je me demande si à Noël on leur apporte des oranges…

samedi 7 septembre 2013

Mad Men : Put a Ring on it

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Don et moi, ça a très mal commencé. Déjà, un type dont je connais d’abord le nom de son personnage avant son vrai nom, c’est louche, ça met tout de suite la barre vraiment haute. Le type : il n’incarne plus, il est. Avec sa raie bien dessinée, ses costumes impeccables, son sourire absent… Ça ne prenait pas. Très peu pour moi. Premier épisode. L’image n’arrive pas à faire oublier le rythme. Mais alors quand on comprend que Don n’est pas avec la brune du début mais la blonde de la fin, que donc, monsieur-bien-propre-sur-lui a une maîtresse : c’est le pompon.
Après il s’est passé plusieurs mois. Pardon. Années.
C’est un esprit avisé qui a su me convaincre. Et c’est en traînant les pieds que j’ai lancé le deuxième épisode. Puis le troisième. Pour voir. Et pour savoir. Non parce qu’insidieusement, j’ai envie de savoir. Comment on a pu caster une fille aussi moche. Comment on peut s’attacher au personnage de Pete. Revoir la plantureuse rouquine onduler des hanches. Ça ne mange pas de pain hein. Comprendre comment des gens qui ne bossent pas en agence web/com/graphisme/prod peuvent accrocher. Pourquoi moi, qui suis clairement le public visé car on sait toute la tendresse que je porte aux musiques de cette époque, j’ai pu rechigner comme ça.
À part l’esprit de contradiction, je vois pas.
Mon côté ado.
Mad Men donc. Une série qui nous parle d’un temps que les moins de 80 ans ne peuvent pas connaître. On remerciera AMC donc pour ce voyage dans le temps. Du chic. Du whisky dans les verres appropriés. Des cigarettes qui s’enchaînent. Et des coups tordus qui se cachent derrière une attitude puritaine et des sourires trop clinquants pour être sincères.
Si Don a un sérieux problème d’addictions au pluriel (c’est à dire qu’il ne peut pas être partout, s’il accepte d’aller aux réunions des AA, il va devoir aller aussi à celles des Sex Addicts. Mais du coup ça lui laisse peu de temps pour assouvir son pouvoir de créatif dans son agence de pub.), les autres ne sont pas en reste. Chacun ses casseroles. Sa femme, belle comme le jour, que j’ai le plaisir de retrouver après Love Actually, est d’une complexité qui n’a d’égale que son aveuglement pour son beau mari parfait. (J’arrive à la saison 3, soyez indulgents si les choses évoluent vers le rock´n’roll ensuite). La moche du début s’arrange et s’avère foutrement intelligente. À part quand elle couche avec Campbell. Mais que la première qui n’a jamais couché avec un abruti doublé d’un égoïste me jette la première pierre.
C’est bien ce que je me disais.
Les hommes s’assument sous leur chapeau, nonchalants et machos. Gangsters improvisés qui blessent en peaufinant des répliques acides.
Les femmes sont superbes et on en viendrait presque à pardonner à la gente masculine de succomber. À l’ère des Marilyn et des Jackie, chacune y va de son brushing et de son pas chaloupé. C’est le festival des hormones chez Sterling & Cooper.
Parlons-en de Sterling. God ce qu’il est sexy. Vieux. Ok. Mais ce sourire de requin. Son égocentrisme. Quel homme !
Ah on n’en fait plus des comme lui. Croyez-moi. Aujourd’hui les types en agence ne font pas ce boulot et n’atteindront jamais sa trempe.
Un conseil messieurs : réhabiliter le costume trois pièces pour commencer. Et apprenez à boire. Et là promis, vous ressusciterez Marilyn.
Et si je croise un Sterling, priez pour moi.
Dans Mad Men, La Trinité c’est Argent, Client, Notoriété.
Et quand ça se finit avec Don Draper qui embrasse la nana de Sons of Anarchy moi je dis Amen.
Le bonus- et pas des moindre – c’est la bande son aussi impeccable que la coupe de Don. Dean, Frank, Dinah, Ella, Mel… Tous ceux qui m’accompagnent toute l’année sont là.
Discrètes, à propos. Ces mélodies illustrent une époque et un art de vivre. Une ère prétentieuse où l’américain moyen est déjà convaincu de sa supériorité et rien ne pourra égratigner ce vernis.
Vous l’aurez compris, si c’était à refaire, je serais née de l’autre côté et aujourd’hui je fêterai péniblement mon 70ème anniversaire. Les yeux embués par toute cette fumée et ces étreintes alcoolisées.
Oh wait…
Non rien.
Donc pour ceux qui comme moi mettent un point d’honneur à passer à côté de l’essentiel pour mieux l’apprécier plus tard, foncez. Six saisons et ces Mad Men vous feront tourner la tête et le regard. Complices, coupables mais avec classe.

lundi 22 juillet 2013

New Girl : Qui ça ?

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Ok.
Je reviens.
Après moult tergiversations et excuses mal tournées, je n’ai plus le choix. Mon public me réclame, il est de mon devoir de remplir ma part. Certains sauvent des vies, mais avec mon enthousiasme indécrottable j’ai le pouvoir de redorer le blason de n’importe quel bellâtre ou blondinette mièvre castés pour les besoins d’une série HBO, Fox ou Showtime. En un sens, je sauve des vies donc.
Quant à la mienne, elle fera l’objet d’une étude pour être scénarisée. J’attends le final de ma saison perso. Mais une chose est sûre, j’ai un truc pour les cliffhangers absurdes.
Keep in touch donc.
Mais une autre raison me ramène parmi vous. Une révélation. Dans ma errance passée je n’ai pas chômé et j’ai pu découvrir qui se cachait derrière Zooey Deschanel. Who’s that girl ? Cette fille, c’est moi. En plus brune, certes, mais sinon tout pareil.
À l’époque, je pensais venir vous parler de Zoé Hart dans Hart of Dixie mais la brunette de Newport Beach a perdu de sa superbe face à l’intello bavarde et fantaisiste de L.A. dans New Girl.
Maladroite et naïve, quand elle découvre que son abruti de boyfriend la trompe depuis belle lurette, cette fraîche trentenaire part en recherche d’un nouveau logement. Ça commence donc avec une rupture. J’aime l’ironie.
(Toute ressemblance avec des personnages existants ou réels ou une situation quasi similaire est purement fortuite. Mais ça fait quand même tout bizarre)
Contrairement à quelqu’un que je pratique depuis 30 ans, Zooey – ici Jessica Day – trouve une coloc dans un loft de folie avec trois mecs qu’on voudrait croiser tous les jours dans sa salle de bain. Et non pas un mini studio qu’elle partagerait avec son chat. Par exemple.
Jess est instit de son état. Flanquée d’une meilleure amie mannequin indécemment sexy, elle trouve une nouvelle famille. Un juif carriériste, maniaque et un brun (oui, brun) egocentré, Schmidt, dragueur invétéré. Un Winston noir ancien sportif nostalgique et à part égale aussi gentil que stupide. Et un type normal. Nick.
Vous l’aurez compris. C’est le type normal qui m’intéresse. Ça prendra quelques épisodes avant que Jess n’en vienne à la même conclusion mais les préliminaires sont savoureuses.
New Girl donc. Et ça l’est, nouveau. C’est court, toujours trop court. Mais quel plaisir de retrouver une série où on redécouvre le fou rire. Exploser de rire, rire même, soyons honnêtes, ce n’est pas mon truc. Sourire avec un air entendu et complice, hocher la tête en connaisseuse, ok. Mais rire, avec du son et des larmes de joie ? C’est magique.
New Girl. Ou comment tomber amoureuse d’une brunette à lunettes qui chante certaines de ses répliques pour masquer son embarras. Qui se prend les pieds dans sa vie comme moi dans les escaliers. À moins que ce ne soit l’inverse. Une Jess qui égratigne sa bonne humeur et nous rend accro à l’éosine. Qui porte des fleurs dans ses cheveux et dont la générosité déborde de ses moues boudeuses.
Une fille. Une fille normale. Un peu plus jolie que moi, un peu plus intelligente aussi. Mais une fille qui aurait fait une amie imaginaire parfaite. Un double pour savoir où j’allais.
Who’s that girl ? It’s Jess. Where’s she going ? Vers l’avant. Et en haut de mon top séries.
Deux saisons. Deux saisons quand on en voudrait trente. Mille. Jessica Day est ma béquille, mon pansement à mon âme endolorie. Ma meilleure amie. Je trépigne d’impatience en attendant de retrouver sa commode Ikea, la tirelire qui se remplit à chaque phrase déplacée de Schmidt. J’ai hâte d’espionner encore et encore cette association de loosers pleins de bonne volontés. Avec eux j’ai envie de rentrer à l’IUFM, je m’imagine derrière un bar. J’envisage sérieusement de me reconvertir en animatrice radio. J’envie Cece et son corps de déesse indienne. Je suis Jess. Je pense comme elle. Elle pense comme moi. Et je ne pense pas m’avancer en pensant que je ne suis pas un cas isolé. En plus du fait que ça me rassure un peu.
New Girl ou l’art de rendre la vie des trentenaires des années 2013 banale et extraordinaire. Pourquoi se morfondre quand on peut rebondir ? Pourquoi se cacher plus longtemps : Zooey, si Nick ne t’épouse pas (et s’il ne m’épouse pas non plus), promis, je me charge de faire de toi une femme respectable, rangée. Et toujours si joliment dérangée.
Mon enthousiasme ne connait pas la crise n’est ce pas ?

mardi 5 mars 2013

The Neighbors : La Fête des Voisins

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Nous ne sommes pas seuls.
Dans le monde je veux dire. Et encore j’ai pas tout vu.
Déjà je peux vous assurer que je ne suis pas seule dans mon immeuble. Pourtant je ne connais mes voisins que par leurs délicats rappels sur le sujet. Ils n’hésitent pas à tester leur chaîne hi-fi à minuit le dimanche. Ils mettent un point d’honneur à conserver une jolie silhouette en ne marchant qu’en talons de 12. Et ils détestent la routine, ce qui explique pourquoi j’ai l’impression qu’ils déménagent leurs meubles tous les soirs. Mes voisins.
Sauf qu’en vrai, je ne saurai pas vous dire à quoi ils ressemblent physiquement. Petit, gros, vieux, barbu, rasta… Qui sont nos voisins ?
Les Weaver ne se posent plus de telles questions existentielles. Ils savent. Quand ils emménagent dans la résidence Hidden Hills, ils auraient pu se douter. Mais non. Les allées sont propres, les jardins entretenus. Leur nouvelle maison est spacieuse.
Alors qu’ils vident leur carton dans la joie et la bonne humeur assurée par l’ado arrachée à son environnement naturel et des bouts de chou qui testent les décibels, la sonnerie retentit : ce sont les voisins qui viennent accueillir les nouveaux arrivants.
Tous les voisins.
La communauté est à leur porte d’entrée, chacun portant une tarte fumante en guise de cadeau de bienvenue, tous déguisés en golfeur.
Ça surprend.
Surtout après que celui qui semble être le chef de la bande ait décliné son identité et celui de sa famille (ils portent tous le nom de grands champions sportifs, ils ont un fils typé asiatique et un rouquin. Alors qu’eux mêmes sont blond pour l’un et noire pour l’autre), tous les voisins posent leur tarte sur le bitume immaculé et rentrent chez eux.
Les Weaver sont circonspects mais pourvus en tartes jusqu’à la fin de l’année.
Ça se corse le soir quand ils sont invités chez Larry Bird et sa femme. On sent tout de suite qu’ils ne connaissent pas les usages et le mari est un tantinet misogyne avec son épouse – pourtant hautement séduisante. Pendant le dîner ils ne mangent pas mais lisent. Les Weaver pensent avoir à faire à des européens. Faut dire qu’eux ont été servis en fromage filant et carton.
Mais jusque là, les Weaver pensent juste avoir rencontré des originaux. C’est quand les enfants Weaver se retrouvent avec le rouquin que les ennuis commencent. Vu que le pauvre gosse en plus d’être roux n’a pas de console ou de télé, il propose à ses nouveaux amis de leur montrer un secret. Les enfants sont formidables et jurent de garder le secret. Ne jamais faire confiance à des gamins. Jamais. Alors que le rouquin lève les bras et tape dans ses mains, les enfants Weaver se retrouvent illico recouverts de gelée verte et se mettent à hurler : le rouquin a disparu, un extraterrestre vert a pris sa place. Inutile de vous dire que le secret va être vite éventé.
Leurs parents ramènent les enfants traumatisés et tentent de trouver une explication pour les rassurer. Ils n’ont pas bu. Ils ne se droguent pas. Ils mentent souvent mais leur sincérité est criante cette fois.
De leur côté les voisins se sentent obligés d’intervenir. Alors rebelote, ils sonnent chez les Weaver. Escortés par le reste de la communauté. Alors qu’ils se tassent tous dans la salon, les Weaver essaient de rassurer tout le monde. Il est tard, la journée a été longue. Et là. C’est le choc. Les golfeurs lèvent les bras et tapent dans leur main. Projection de gelée verte dégoulinante. Papa et Maman Weaver sont quand à eux plutôt livides. Leurs voisins ne sont pas humains. Ils viennent de la planète Zabvron et ne savent pas comment y retourner.
Vous l’aurez compris, je vous propose une série un brin déjantée aujourd’hui. The Neighbors. Sans le u. C’est archi drôle, décalé au possible. Des épisodes de vingt minutes qui se regardent avec plaisir, se savourent… Les bons mots fusent et le second degré se cache même dans les scènes secondaires.
Très rapidement les Weaver font se faire à l’idée et la série peut commencer : comment aider des extraterrestres à s’intégrer, comment s’en faire des amis, des voisins normaux ?
Larry Bird est relié à ses ouailles et la moindre contrariété se répercute chez eux. Il passe ses journées à lustrer son vaisseau spatial quand Marty Weaver fait les niveaux d’huile de sa voiture.
Sa femme n’est pas en reste niveau bizarreries. Pour plaire à Debbie Weaver, elle s’attache à copier les comportements de femmes au foyer issues d’un programme de télé réalité. Ça devient tout de suite étrange quand après avoir lâché une pique, elle se retrouve vers le mur pour lui confier son ressenti. Comme si le mur avait une caméra intégré.
Étrange. Débile. Dingue.
Si le rouquin a mis le feu aux poudres, l’ado fait sa crise et exige que son père s’adapte à ce nouveau monde. Après quelques échanges bien sentis avec de grands moments dramatiques où les hommes partent en pleurant et en courant et en secouant les bras (je vous ai dit que c’était débile), Larry ramène une télé dans la chambre de son fils, l’allume mais ignore qu’il faut la brancher pour recevoir des chaînes. Touché par ce geste, son fils n’ose rien dire et ils se retrouvent à regarder l’écran noir. Captivés.
C’est énorme. C’est divertissant. Mais ça ne m’a pas donné envie de faire plus ample connaissance avec mes voisins pour autant. Quand je vois ce qu’il se passe dans le New Jersey chez les Weaver, je préfère continuer à penser que je suis entourée d’humains mal élevés. Mais je me sens moins seule.

samedi 16 février 2013

Arrow : Avec un C comme dans Capuche

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Oliver Queen, c’est pas une chochotte. Et c’est aussi le nouvel héros d’une nouvelle série “Arrow” inspirée de l’univers de DC Comics. Et bizarrement, malgré sa quantité de muscles, c’en est une, de flèche.
Oliver – Ollie de son petit nom – est le fils d’une famille milliardaire. Il est beau, il est superficiel. Il est égocentré, fêtard et pas super fidèle.
Mais ça, c’était avant.
Avant qu’il embarque sur le yacht du paternel avec sa nouvelle conquête qui est accessoirement la frangine de sa régulière. Avant que le bateau ne sombre. Un peu comme dans Titanic sauf que cette fois, la fille meurt, y’a un bateau de sauvetage pour trois et des vivres pour un. Faites le calcul, ça ne colle pas. Papa Queen sacrifie donc le troisième larron, pis il allège sa conscience, parle à son fils d’homme à homme avant de mourir dans des circonstances que je ne peux vous dévoiler sans qu’on me qualifie de spoileuse intempestive.
En plus c’est pas mon genre.
Bref.
Ollie va finir par tomber sur une île à la Lost et va rapidement comprendre que s’il veut vivre, il va d’abord devoir survivre. Il va passer cinq longues années dans cette jungle mal fréquentée et va apprendre le b-a ba du Petit Manuel de Comment Survivre sur une Île quand on est Riche et mal préparé à la Vrai Vie. Oliver va donc découvrir dans la douleur que pour manger, il va devoir tuer, pour se défendre il va devoir courir ou tuer, pour ne pas dépérir, une série de 500 tractions tous les demi-heures sur le chêne d’en face devrait faire l’affaire.
Quand il est secouru (laisse-moi rire) cinq ans plus tard, qu’il aura été rafraîchi par son coiffeur, Ollie retrouve sa famille et le manoir familial.
Inutile de vous dire que la Reine Mère est un peu déboussolée de revoir fiston, et la frangine – peste de The O.C si mes souvenirs sont bons (et ils le sont) – traverse une méchante crise d’ado.
Oliver est revenu, certes. Mais il a un brin changé. Déjà dormir dans un lit, très peu pour lui. Et j’imagine que manger une viande bien cuite dans la vaisselle signée doit lui sembler un peu too much. Mais ce n’est pas tout. Avant de mourir, son père lui a confié qu’il n’était pas l’homme qu’il pensait. Puissant, riche, il fait partie d’une bande de milliardaires qui tient la ville et la dirige. Mais à l’heure des confidences, il doit reconnaître qu’il s’est peut être un peu sali les mains et qu’avec ses copains ils abusent peut être un peu trop de la peur et de l’intimidation pour régner. Il confie à son fils la mission de réparer ses erreurs. De nettoyer Starling City, sa ville. De survivre pour revenir et redonner à sa cité ses lettres de noblesse, et d’honneur.
Pour ça, Oliver Queen a décidé de se déguiser en Robin des Bois. Avec sa jolie capuche et son arc, il va nettoyer la ville des méchants. C’est là qu’on voit que son séjour balnéaire et sportif lui a fait le plus grand bien. Le type a une détente à vous couper le souffle, des épaules de déménageur turc, un oeil affûté quand il s’agit d’épingler de sa flèche le cigare du magnat et une endurance à toutes épreuves. Les bagarres dans Arrow c’est de la chorégraphie, c’est de l’art. C’est beau même.
Armé d’un petit livre où sont listés tous les méchants et dangereux du coin, Ollie a du boulot.
Surtout que rapidement il fait parler de lui. Un mec qui se prend pour un justicier anonyme qui erre la nuit dans les quartiers malfamés où frayent les rois du pétrole, c’est louche. Moralité il a la police à ses trousses, et le chef de la brigade n’est autre que son ex beau-père. Deux fois en plus. Si le détective Lance apprend que sous la capuche se cache son ennemi juré, j’ai envie de vous dire que ça risque faire mal.
Autour du jeune Queen gravitent un peu son ex, fille de et avocate de son état, Laurel Lance et beaucoup son meilleur ami, son BFF, son Merlyn, le comique de service, amoureux transi de Laurel et accessoirement fils de son père. Et je n’en dirai pas plus parce que là encore, ça serait sacrilège.
Et en ces temps incertains où même la papauté nous abandonne, on n’est jamais trop prudent.
Amen.
Enfin viennent sa mère, très Barbara Gould mais on va rapidement découvrir qu’elle a des fréquentations un peu limites. La frangine donc, qui a élevé l’espièglerie au niveau de la supercherie. Et qui voue un culte à son frère. Le beau-père – Maman Queen n’a pas traîné dans son veuvage, ça faisait désordre. Et enfin, le meilleur pour la fin : John Diggle, le garde du corps d’Oliver, la machine de muscles, le cerveau, presque le bras droit. Mais chut on a dit.
Alors ok, à première vue, l’intrigue est cousue de fil blanc. Mais accrochez-vous car très vite, vous allez voir que les personnages ont plus de profondeur que prévu, certains vont même soupçonner des complots. Personne ne fera vraiment confiance à personne et c’est tant mieux. Les histoires amoureuses manquent – elles – d’intérêt par contre. C’est à dire que bon, une fois qu’on a goûté au charme du justicier torse nu, je ne vois pas très bien qui pourrait rivaliser. Du coup c’est vite vu.
Avec tout ça, vous voilà prêts à affronter le côté obscur de Starling City. Si vous n’avez rien contre la vue d’abdos démentiels et de biceps ridiculement bien dessinés, je vous encourage à regarder Arrow. Un super héros qui s’est fait à la force des bras, un Robin des Bois de la nuit, un type qui lave la conscience du père à coups de flèches et de sentence définitive comme “Vous avez laissé tomber Starling City, vous avez à faire à moi” (en gros).
Ouais. Oliver Queen, c’est pas une chochotte.