Booster

Killer Queen

  Et d’un coup, ils se sont mis au garde à vous. Soldats fiables, qui ne tremblent pas quand il faut se dresser. Je les ai senti les u...

jeudi 20 décembre 2012

Dirty Dancing : ça, c'est mon espace de danse

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dirty
Il y a des films à l’eau de rose, des comédies dramatiques à petit pois, des comédies musicales aux yeux larmoyants, des romances de midinettes et il y a Dirty Dancing.
Une film pour les filles, qui reste incompris pour nos pendants masculins. Un film qui se bonifie avec le temps. Ni comédie ni drame, ça chante mais via des enregistrements, ça danse surtout. Salement.
J’ai deux options : glorifier la mémoire de Patrick ou enfoncer un peu plus France – Bébé – Houseman.
Non parce que bon. En attendant qu’elle lâche ses bouclettes, ce qui atténuera son appendice plus communément appelé “pif”, elle se fait appeler “bébé”. Je n’ai jamais rien entendu de plus ridicule.
Bébé part en vacances en famille, dans un club qui m’a tout l’air réservé aux seniors. Flanquée d’une frangine à frange (ce qui suffit à définir son second degrés), Bébé s’ennuie ferme. Et comme toute ado livrée à elle-même, elle s’essaie à la rébellion et va traîner ses chemisiers blancs du côté des G.O de service.
Forcément. Une comédie romantique a besoin d’un homme, un vrai. Un qui transpire. Un qui vous ignore. Influencé par Grease cc #leslunettesnoires.
Quand Bébé débarque avec ses pastèques (“ben quoi, c’est pas un crime de porter des pastèques”) dans l’antre des danseurs, comédiens, et autres intérimaires du club, elle entrevoit ce dont la met sûrement en garde son curé chaque Dimanche. C’est du boogie-woogie qui s’enflamme et qui réveille son coeur pur et niais. C’est une ferveur impatiente. C’est du rock’n’roll bonté divine !
Et avant que Bébé n’ait le temps de prononcer un Notre Père, une apparition … apparaît (ce qui est somme toute assez attendue) et c’est l’appel de Patrick Swayze. Chemise ouverte, hanches rythmées, bassin aguicheur. Bébé va apprendre à danser, à assumer son corps et va passer en mode “oh Diable les convenances”.
Fichtre.
En gros, à ce moment là du film. On sait où on va, on devine les éventuelles complications. Mais ça serait dommage de s’arrêter là. La B.O n’a pas encore donné toute sa voix et il nous reste à entendre des dialogues qui feraient se retourner un Michel Audiard dans sa tombe.
Alors que Bébé s’entiche du belâtre qui lui même se sent investi d’une mission auprès de sa cavalière anorexique enceinte (d’un serveur coiffé à la gomina) de 2 jours et demi, un type louche, genre boy scout, lui tourne autour. Décidé à lui mettre le grappin dessus, fort de sa supériorité évidente par sa qualité de fils légitime du patron. Et par une belle soirée éclairée seulement par la lune et les lampions, notre capitaliste va déclarer sa flamme avec des arguments indémontables : “l’homme est un loup pour l’homme, et surtout pour la femme”.
“Un con ça ose tout , c’est même à ça qu’on le reconnaît” mais malgré tout, il va s’en dire que notre enfant bénie va balayer d’un revers de cils ces atermoiements pour se consacrer sur l’essentiel : comment – bon dieu – parvient-on à danser le chacha ?
Il lui faut un enseignement. Il lui faut un prof. La vie fait bien les choses, c’est Patrick qui s’y colle.
Comme un bonheur ne vient jamais seul, la blonde à talons a décidé d’avorter et fait appel à un faiseur d’anges qui n’a pas des doigts de fée. Comme il a autant de compétences médicales que moi, la blondinette finit au fond de son lit, fiévreuse et avec une excuse toute trouvée pour éviter le concours de danse de salon qu’elle devait honorer avec Johnny, comprendre Patrick.
Bébé est donc réquisitionnée pour officié dans le rôle de la danseuse. Et c’est parti pour des cours de danses, des entraînements, une fois dans la salle de classe en body ou en culotte, une autre en équilibre sur un tronc d’arbre astucieusement posé là par Mère Nature ou encore dans l’eau parce qu’on n’a encore rien fait de mieux question sexytude que Patrick Swayze dégoulinant et Jennifer Grey en tee-shirt mouillé. Coquine. Tsss.
Et alors qu’on s’y attend absolument, le courant passe entre eux. Johnny qui a raté sa vocation pour West Side Story, Bébé qui a tout d’une Juliette éplorée se frôlent, se jaugent, et alors qu’on a vu venir le truc depuis à peu près 47 minutes, ils percutent.
Mais il reste 1h de film donc ne crions pas victoire trop vite.
Après le concours de danse, Johnny et Bébé rentrent au camp et c’est le drame. Blondie a besoin d’un médecin. Où Diable va-t-on trouver un médecin à cette heure ? Bébé a la solution et ramène son père. En professionnel il va soigner l’imbécile, en paternel il va sermonner sa fille et lui interdire de revoir cet homme et son blouson de cuir.
Pauvre Houseman. Aurais-tu oublié ta folle jeunesse ? Crois-tu un instant que ta fille adorée va retourner dans sa chambre fleurie pour pleurer sur son triste sort ?
Un interdit c’est souvent là pour être outrepassé. Et alors que tu ranges à peine ton stéthoscope, Bébé est dans la chambre du beau gosse prête à perdre sa virginité.
Y’a pire.
La fin des vacances menace, la fin du film aussi. Et quand un vol est commis parmi les retraités en guise d’ultime rebondissement, c’est tout naturellement que les soupçons se portent sur Johnny. Johnny qui a “volé” Bébé au boy scout. Johnny qui a frappé le serveur fuyard (vas-y Johnny, fais-moi mal). Johnny qui n’a pas un rond.
Bébé va le défendre toutes bouclettes hérissée, tiendra bon jusqu’à que le seul alibi capable de l’innocenter lui échappe : “non il n’a pas pu voler qui que soit, je le sais car j’étais avec lui toute la nuit”. Alors, qu’est-ce que tu dis de ça Doc’ ?
N’empêche que même blanchi, on va gentiment demander à Johnny de prendre sa voiture pourrie et de se trouver un nouveau boulot. Entre ses attitudes et sa coupe de cheveux, ça faisait bien trop de vagues.
La dernière soirée approche avec un spectacle, clou d’une histoire qui n’en finit pas de s’achever. Les Houseman s’attablent, moroses, vaguement abasourdis par la nullité de la frangine à frange qui repousse les limites du ridicule sur scène. Et alors qu’on se prépare au drame, à un film “tout ça pour ça”, v’la t‘y pas que débarque Johnny en trombe. On sent le type qui n’a plus rien à perdre et c’est tout naturellement qu’il se poste devant la table tenue par le médecin médisant pour balancer tel un Clark Gable désenchanté “On ne laisse pas Bébé dans un coin” ! Ça vous en bouche un, hein ?
En quelques enjambées, les voilà sur scène. Projecteur, déclaration sans ambiguïté sur les sentiments qui l’habitent, musique and… now… I’ve had… the time of my life.
Même le porté sera réussi.
Autant que le baiser.
Baiser que tant de générations de midinettes va envier, puis juste apprécier car finalement elle l’a bien mérité cette étreinte, Bébé. On oublie la jalousie et on est heureux pour eux. Juste heureux, le coeur au bord des yeux parce que ça fait beaucoup : entre la musique qui nous chamboulera jusqu’à ce que la mort nous sépare, le public qui se lève et danse, les parents qui capitulent… Nous qui aurions parfaitement pu être Bébé quand on y réfléchit… ppfiu… Dirty Dancing. Le film. Le grain de l’image. Les souvenirs. Et le revoir année après année, avec un regard qui évolue sans perdre une once de désir et de nostalgie.

mercredi 21 novembre 2012

Go On : Free Hugs

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GoOn_P
Vous vous souvenez de Chandler ? Ce type mal coiffé dans Friends, hilarant, coincé, qui vit en coloc avec Joey ? Celui dont on n’a jamais compris quel était le métier ?
Et bien il est de retour depuis quelques semaines sur NBC avec “Go On”, un brin grisonnant mais au top de sa forme !
Go on, c’est l’histoire d’un mec comme dirait Coluche (non, je n’ai pas dit “coqueluche”) (non rien), commentateur sportif vitriolé mais charmant, récemment veuf de son état qui débarque un matin frais et dispo pour reprendre les rennes de son antenne après un mois d’absence.
Sauf que ses collègues et accessoirement son supérieur vont calmer ses ardeurs fissa : t’es veuf mec, t’as perdu ta femme, la femme de ta vie, la prunelle de tes yeux. Pas moyen que tu débarques enthousiaste. On veut des larmes, on veut du regret, on veut un être humain.
Chandler qui ici s’appelle Ryan est donc gentiment raccompagné à la sortie sans passer par la case départ, avec pour mission : assister à une dizaine de séance de thérapie de groupe, signature à l’appui, pour avoir le droit de reprendre le travail.
Inutile de vous dire que Ryan est contre. Genre en bloc. Mais il n’a pas le choix. Il se pointe donc à sa première séance, écouteurs bien enfoncés dans les oreilles. Quand il croise dans les couloirs des gens adeptes du JDR (Jeu de rôle) ambiance Roi Arthur, il a l’air du type qui ne compte pas y mettre du sien. Et c’est là que la magie “Chandler” va opérer. Alors qu’il écoute d’une oreille plus que distraite les plaintes des autres dommages collatéraux, une dispute éclate. Chacun défendant son malheur avec le désespoir qui lui incombe, voulant à tout prix être reconnu comme étant l’humain le plus malheureux sur Terre. Ryan rentre dans le jeu et propose de les départager. Et c’est parti pour 5 minutes de fou rire : un tableau, un feutre et un ton de commentateur retrouvé, le voilà arbitrant un match incongru : machin a perdu femme et travail ? ok, mais bidule est aveugle, bidule gagne !
C’est là qu’on se dit que Matthew Perry nous a manqué.
Quand la nana chargée de mener la séance débarque, elle est outrée et refuse de lui signer son papier avec des arguments de poids (gardez bien cette image en tête) : Ryan tu n’es pas prêt. Ryan tu souffres, tu dois l’admettre. Ryan il faut que tu en parles. Ryan, pleure ! Et the last but not least : Ryan, ça fait des années que j’aide les gens, je sais de quoi je parle.
Effectivement Lauren a aidé beaucoup de gens… à perdre du poids en travaillant chez Weight Watchers.
Mais Ryan l’a à l’usure et il finit par repartir avec sa signature. Il peut reprendre l’antenne, il peut continuer sa vie comme si de rien n’était.
Sauf que (vous remarquerez que jamais rien ne se passe comme il le voudrait) Lauren avait raison. Il craque. En balançant des bananes sur la voiture aux vitres teintées du joueur qu’il vient d’interviewer. Ça la fout mal.
Il va donc d’abord essayer d’épuiser son assistante – rien de trivial – en l’obligeant à faire des nocturnes, pour lui tenir compagnie. Mais rapidement, Ryan doit se rendre à l’évidence : il a besoin du groupe. Et le groupe a besoin de lui.
Ça prendra du temps. Et ça commencera avec un final du pilote absolument merveilleux.
Ryan est le seul mec à avoir su faire parler Owen, l’ado mutique. Owen a un frangin dans le coma et son frangin lui manque méchamment. Ensemble ils avaient l’habitude de regarder les captures d’écran faites par Google Street View.
Alors que Ryan reprend place autour du cercle et qu’il commence à raconter son histoire : L’accident. Le café. Sa femme. Sa solitude. Il lève les yeux, interpelle Owen, s’excuse et part en courant dans la rue. Dehors, la Google Car est en train de prendre en photos le quartier. Le truc qui n’arrive donc jamais à part dans les séries américaines. Moi perso, je la cherche encore.
Du coup c’est le moment ou jamais de laisser une trace et c’est affublé de costumes de chevaliers (discrètement empruntés au groupe de gens bizarres) que tout le groupe (sauf un, qui a préféré se mettre nu) se retrouve gesticulant et courant derrière la voiture.
Go On, c’est l’histoire d’un type qui va se découvrir, qui va s’accepter, qui va faire face, et qui va devoir accepter de travailler en équipe. Tout ça entouré de cas sociaux, de bras cassés, de gens abîmés par la vie qui vont petit à petit devenir sa famille. Une béquille.
C’est une série drôle, touchante avec des personnages secondaires attachants, stupides, têtes à claque, irrécupérables. Matthew Perry est un sale gosse avec un bon fond. Et pour une fois, les gens ne sont ni beaux ni moches, ils sont normaux. C’est Community en plus adulte tout en restant loufoque.

samedi 20 octobre 2012

My Week With Marilyn

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L’autre jour, longtemps après tout le monde à vrai dire, je me suis décidée. Après être passée par le refus catégorique, la curiosité timorée, le mépris… j’ai capitulé et j’ai enfin regardé My Week With Marilyn.
Que dire ? Michelle a donc passé une semaine avec ma fausse blonde préférée. Moi ça fait vingt ans que ça dure. C’est donc sceptique et avec une once de mauvaise volonté que j’ai lancé ce film. Mais il a bien fallu que je me rende à l’évidence : c’était pas mal. Non en fait. C’était bien.
Je craignais la caricature, on n’y est pas. Alors oui, on y voit une Marilyn angoissée, droguée de sédatifs ou excitants (selon les besoins), saoule, en retard. The Late Marilyn Monroe qu’y disaient. Et pour l’Happy Birthday de sa mort, c’est pas si mal. Parce que Marilyn était tout ça. C’était un métier et pas franchement une croisière d’être une star interplanétaire.
Le pitch : Profondément stressée, sans aucune confiance en elle, elle est convoquée par Sir Olivier en personne pour incarnée Elsie, une danseuse. Laurence Olivier lui sera le prince. Le film s’appellera (préparez-vous, c’est inattendu) : “Le Prince et la Danseuse”.
My Week with Marilyn c’est une lucarne ouverte sur ces quelques semaines de tournage, avec un objectif braqué sur la plus grande star de l’époque (et de tous les temps, mais c’est un autre débat) et l’entourage proche, en gravité autour de son aura. On pourrait même dire que son satellite est un rouquin, déjà aperçu dans Les Piliers de la Terre. Une lune rousse en somme.
En parlant de lune, Marilyn vient tout juste de convoler avec le dramaturge (et puant, mais c’est un autre débat) Arthur Miller, quand elle s’envole pour London, baby. La ville est alors en effervescence en attendant l’américaine, l’avion est pris d’assaut. Remember son arrivée fracassante au Japon quand elle accompagne son deuxième mari Joe DiMaggio et qu’elle lui vole la vedette.
Le film nous offre à suivre le tournage du “Prince et de la Danseuse” à travers le regard du rouquin cité plus haut. Colin Clark. Un jeune ambitieux qui rêve de faire partie de la grande famille du cinéma. Alors quand le tournage s’annonce, il fait son possible pour en être et arrive à se faire embaucher comme troisième assistant du réalisateur de l’illustre Laurence Olivier. Toujours lui. Qui a plusieurs casquettes et un aplomb assez déstabilisant. Kenneth Branagh se fond parfaitement dans le rôle de cet anglais hautain, brillant, intransigeant. Parfait.
J’imagine facilement la crainte qu’il pouvait distiller avec juste son regard noir et son fier menton. Vivien Leigh devait en baver. Il n’avait rien d’un Rhett Butler.
Colin est dans la place donc. Il drague la costumière. Visiblement, ça ne paie pas de faire une école de sorciers car après Harry Potter, Emma Watson est réduite à faire le repassage. Mais avec son jolis minois et sa tête de premier de la classe, Colin se fait repérer et devient vite l’indispensable assistant sur le plateau. Rapidement, il devient l’intermédiaire et court entre les planches pour rejoindre la loge où se terre Marilyn et s’enquérir de sa santé, de son intention de travailler. Ou pas.
Marilyn qui se pointe toujours avec une demi-pige de retard pour tourner indéfiniment une même scène. On a affaire à une perfectionniste qui refuse la médiocrité. D’un regard, elle attend l’approbation de son mentor, Madame Paula Strasberg, corbeau sombre et énigmatique et épouse de l’illustre père de l’Actors Studio. Mais quand elle parvient à redonner confiance à notre blonde, la magie opère. Le plateau se tait, même notre anglais se range à l’avis de Judi Dench : c’est une grande actrice. Elle irradie.
Judi Dench a la classe intégrale, ici comme quand il s‘agit d’accompagner James Bond. Avec beaucoup de tact, elle sait comment recadrer Marilyn et surtout comment la flatter, sincèrement.
Mais ces épreuves l’épuisent et Marilyn perd vite la foi. La nuit où elle tombe malencontreusement sur le journal intime de son mari, la coupe est pleine. Arthur la décrit comme une fille insipide. Il la dénigre alors qu’elle a tellement besoin de soutien. Oui, le monde l’admire. Ok, les hommes la désirent. Certes, elle n’a qu’à faire un sourire ourlé d’une mouche pour faire tomber Hollywood mais Arthur la rejette. Comme ses précédents maris. Comme sa mère. Comme elle. Comme Olivier qui la prend sûrement pour une sombre idiote. Comme Milton Greene qui s’associe à 49 % aux Marilyn Monroe Productions dans l’espoir d’avoir une retraite dorée et assurée. Elle n’est pas dupe. Mais elle se bat contre tout ça. Elle ne rêve que d’une chose : devenir une grande actrice, reconnue pour ses talents de comédienne et non pour ses hanches voluptueuses.
Elle appelle alors à la rescousse notre rouquin, qui débarque malgré la colère du réalisateur, à l’encontre du co-producteur et accessoirement photographe et ancien amant de miss Monroe, Milton. Colin court, vole, rejoint le chevet de la star car lui non plus ne sait pas lui dire non.
Et là, c’est la parenthèse enchantée. Marilyn en plein déni l’emmène dans son délire. Balade dans les prés fleuris, bain de minuit à midi, baiser effleuré. Il n’en fallait pas tant à Colin pour tomber amoureux, éperdu même. Marilyn ne lui veut aucun mal, mais elle veut surtout qu’il lui veuille du bien. Car elle en a besoin.
Quelques jours d’école buissonnière où Laurence Olivier rumine mais n’a pas d’autres choix que d’attendre la fin du caprice. Colin promet la lune à Marilyn. Oui il l’aime, non il ne l’abandonnera jamais. Mais doucement, tout doucement Marilyn retrouve son rôle et sait déjà qu’il n’y a pas de deuxième chance pour elle. En devenant une icône, elle a renoncer à avoir une identité propre. Elle est celle que les gens veulent, selon les gens. Elle n’a pas le droit de s’y soustraire.
Elle reprend le tournage, merveilleuse. Et il est déjà l’heure de rentrer à New York. Merci Colin mais adieu Colin.
Colin, enfin Eddie Redmayne (“red” quoi, je veux dire, il a quand même des parents qui ont le sens de l’humour) est brillant. Touchant. Intelligent.
Michelle Williams est – et ça me fait mal de le dire – incroyable. Alors non, elle n’est pas un sosie de mon égérie. Mais elle a su, elle l’a regardée, elle l’aime et sait retranscrire ses soupirs, ses moues, ce regard gris paniqué. Parfois je lui reprocherais d’en faire un peu trop, un tout petit peu trop. Mais elle n’a pas parodié. Et il y a des moments absolument dingues où pendant une fraction de seconde, elle est elle. Enfin l’autre. Enfin vous m’avez compris. Elle m’a bluffé.
My Week With Marilyn est un beau film. Les fans de la première heure ne seront pas bafoués et les curieux découvriront les dessous d’un tournage entre deux nations, les intérêts de chacun, les gueguerres à taire pour ne pas perdre un budget et les efforts à fournir pour ne pas perdre sa tête d’affiche.
Une surprise, une bonne. Si j’étais vous, j’irais changer d’avis sur les fausses blondes.

mardi 16 octobre 2012

Autant en emporte le vent qu'à la fin la cruche se casse.

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autant en emporte le vent
Pour les Dimanches pluvieux je préconise toujours un bon thé, un plaid en mohair et un vieux film. En général, j’aurais tendance à conseiller Les 10 Commandements. Oui, parce que voir Charlton Heston à moitié nu pendant 4h, ça ne peut que vous réchauffer la plus frileuse des journées chômées.
Mais ça c’était avant ce Dimanche.
Dimanche, j’ai regardé Autant en emporte le vent. Parce que je trouvais que c’était de saison. Pis ça me taraudait depuis un moment : pourquoi ce film était ce qu’il était, un classique, une référence, un monument et un attrape-Oscars ? Et pourquoi est-ce que j’ai toujours eu l’impression que ce film faisait sourire les gens ? Comme s’il était un peu ridicule, nian-nian, pire : #old.
Gone with the wind donc. Ça fait très Elton John. Et moi, Elton, je l’aime bien. Oui aujourd’hui je vous fais des confessions inavouables.
Sorti en 1939, ce film va suivre une sudiste qui n’a pas froid aux yeux et a un coeur d’artichaut. En gros. Et sans me positionner comme une spécialiste du genre (je parle de film hein, pas de coeur d’artichaut), j’ai été très surprise par la modernité du scénario, par le rapport qu’entretiennent nos héros pas tellement héroïques. Et je vous préviens. Je vais spoiler à mort parce que bon, à part moi, qui en 2012 n’a pas encore vu ce chef d’oeuvre ?
Bon déjà. A qui pensaient-ils faire croire que Vivien Leigh démarre le film avec 16 années au compteur ? Non parce que si elle est belle à se damner, elle a autant 16 ans que moi. C’est peu dire. Après, on oublie vite ce détail car l’histoire nous emporte. Avec le vent donc.
On démarre dans une belle propriété, Tara de son p’tit nom. L’ambiance est un peu tendue car visiblement les Yankees ont décidé de conquérir le Sud et on s’attend d’une minute à l’autre à ce que la guerre soit déclarée.
Scarlett (Vivien inside) porte une robe à frous frous, c’est à dire qu’il y en a tellement que je ne peux m’empêcher de me demander comment elle s’y prend quand elle doit aller aux petits coins. Ben oui. Même Scarlett a des besoins triviaux. Bref. Je vous préviens, on ne le saura jamais car le film a décidé de ne pas traiter des vrais problèmes.
Scarlett est belle et tous les hommes de la région sont amoureux d’elle. Même vous, vous verrez. Mais Scarlett est amoureuse d’un type qui pourrait être son père, Ashley (en plus il a un prénom de fille, et le pire, c’est que son nom de la vraie vie est aussi un prénom de fille. Leslie. C’te honte), qui n’a pas joué franc-jeu avec elle en la laissant espérer et qui va pourtant se marier avec sa cousine. A l’époque, on ne s’encombre pas de l’éthique. “T’es ma cousine, je suis ton cousin, on se connaît, pas de surprise, et avec un peu de chance nos enfants seront en bonne santé”.
De dépit, Miss O’Hara épouse en quatrième vitesse un garçon au visage poupon qui la regarde avec les yeux de l’amour.
Paf.
La guerre de Sécession éclate. Tous ces jeunes gens partent au front. Tous ? Non. Un irréductible n’a pas été invité, tout viré de l’armée qu’il est. Rhett. Rhett Butler. Tout en moustache et oreilles décollées, il n’en est pas moins über séduisant et là on se dit (enfin, je) “bah ça alors, mais il est beau en fait Clark Gable ?!”.
Rhett a reperé Scarlett. Superbe, odieuse, égocentrique, intéressée et cupide. Il voit en elle son alter ego et ne tarde pas à lui faire savoir. Sauf que le timing dans ce film, c’est une grosse blague : quand il se décide à lui dire des trucs sympas, Scarlett est veuve. Bon. Pas malheureuse hein, n’oublions pas qu’elle n’était pas éprise de son mari. Mais veuve et contrainte à respecter un temps une attitude honorable. Elle vit alors avec la fameuse cousine, Mélanie, une femme généreuse et intelligente qui ne se doute pas une seconde que sa Scarlett chérie envisage de lui piquer son mari à la première occasion.
Notre veuve s’ennuie, étouffe dans ses robes noires, pis la guerre ne l’amuse pas. Pas d’hommes pour la courtiser, par contre beaucoup de blessés, beaucoup de sang, elle aide Mélanie à soigner tout ce monde mais entre nous, hein, elle préférait un bon pique-nique avec une ombrelle.
Alors que la guerre fait rage et que les types du Nord sont aux portes de la ville, Scarlett en a sa claque. Elle prend la décision de quitter la ville pour rejoindre Tara et ses parents. Le temps d’accoucher la brave Mélanie avec les moyens du bord et elle appelle Rhett pour qu’il ait la gentillesse de lui trouver une voiture et de l’emmener loin de cet enfer.
C’est un brave gars Butler. Il se la joue un peu mais au final, il est là quand elle a besoin. Jusqu’au moment où la culpabilité le terrasse. A force de croiser tous ces soldats unijambistes, il a honte et décide de s’enrôler.
Scarlett retrouve un domaine dévasté. Maman est morte, Papa est devenu fou de chagrin et les frangines sont inutiles. Elle ne se laisse pas abattre et se rappelant avec ferveur les paroles de son paternel sur l’importance de la terre, de sa terre, elle plante du coton et fait tourner la maison.
Les mois passent, les Yankees ont gagné. Les impôts excessifs poussent notre brunette à rechercher Rhett. Riche comme il est, il va bien lui donner quelques billets en échange d’un baiser non ? Pas de bol, à ce moment là il joue au poker avec ses geôliers mais sinon ça aurait été avec plaisir.
Scarlett ayant toujours plusieurs cordes à son arc, pis dans la vie, faut pas s’en faire, elle vole le prétendant de sa frangine, qui vient d’ouvrir un commerce en ville et dont les affaires marchent au poil. Alors elle se brouille un peu avec sa soeur. Mais bon, elle a sauvé Tara de l’expropriation pis elle est de nouveau bien habillée avec des robes qui exigent deux servantes (noires, les servantes) pour l’enfiler. D’une certaine manière, elle relance l’économie.
Son premier amour et accessoirement mari de Mélanie rentre vaincu mais pas mort. Ce qui est déjà pas mal et voilà notre mistinguette décidé à faire valoir ses charmes. Bon. Ce n’est pas concluant, il s’avère que monsieur préfère son épouse. Mais il se laisse embaucher à la scierie que miss dirige, comme ça ils ne sont jamais trop éloignés l’un de l’autre.
La vie reprend à Atlanta. Rhett sort de prison. Sa dulcinée est encore mariée, décidément. Mais pas pour longtemps. Alors qu’au détour d’un chemin elle se fait agresser par deux bandits, son mari, vieux mais pas prêteur va lancer une attaque vengeresse pour sauver l’honneur de la bafouée. Sauf qu’il n’a rien d’un tireur d’élite et y laisse sa peau. Rebelote, on ressort les robes lugubres et la mine de circonstance.
Mais cette fois Rhett ne va pas attendre qu’on lui chipe encore son butin. Il met un genou à terre à peine le cercueil enseveli. Pis Scarlett qui est bonne en maths voit tout de suite qu’elle juteuse association ils feront ensemble.
Ils sont richissimes. Du genre, vraiment riches. Elle lui donne un enfant, une fille. Elle n’a pas vraiment la fibre maternelle. Toujours aussi égoïste la Scarlett. On joue beaucoup à « je t’aime moi non plus » à la maison.
Alors que Rhett pense avoir gagné la partie, que sa femme a cédé et l’aime enfin, il la surprend en train d’admirer le médaillon du bellâtre du début. Furax, il emmène sa fille en voyage, prêt à divorcer. Oui. c’est un précurseur le Rhett.
Et là, Scarlett commence à comprendre. Qu’il lui manque, que peut être elle l’aime un peu.
A peine est-il rentré qu’une dispute éclate et Scarlett chute dans les escaliers. Après une courte convalescence, c’est leur fillette qui tombe à poney (oui, il y a même des poneys dans ce film) et meurt. Ravagés par le chagrin, ils doivent pourtant faire preuve de courage quand c’est Mélanie qui passe l’arme à gauche.
Vous l’aurez compris, ça finit mal Autant en emporte le vent.
Le mari de la cousine, Ashley est inconsolable. Scarlett est dévastée et Rhett est convaincu qu’elle va profiter que la voie soit libre pour partir retrouver enfin son amour Ashley.
Grave erreur Rhett. Grave erreur. Ta femme a eu le temps de réfléchir. Et elle a réalisé que cet amour pour Ashley n’était qu’un caprice de jeunesse et qu’elle t’aime, toi, avec ta moustache et tes oreilles décollées.
Elle va te le dire, te le pleurer, te supplier, elle pourtant si fière mais tu n’entendras rien (et pourtant, tu as les appendices adéquats). Tu vas partir sans lui jeter un regard.
Scarlett va donc pleurer un coup dans les escaliers avant de relever la tête, le regard brillant, tourné vers le souvenir de Tara. Tara, sa terre, son amour de toujours. C’est décidé, demain elle repart vivre à la campagne. Seule. Mais plus forte que jamais.
Voilà.
Pas de happy end. Pas de baiser romantique sur fond de soleil couchant. Juste une silhouette, celle de Vivien Leigh, en contre jour, devant le domaine majestueux de Tara. Et plein de questions : Hein ? Quoi ? Mais en fait il la quitte ? Mais ? Quoi ! Musique. Violons. Fin.

mercredi 3 octobre 2012

Revolution : Il va faire tout noir.

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revolution1
Aujourd’hui je vous parle du nouveau Lost.
Oui.
La nouvelle production de J.J. Abrams débarque aux Etats-Unis.
Mais quand je dis “débarque” je m’emporte un peu. Cette fois, ça ne se passe pas sur une île mais dans la campagne illinoise.
Mais sinon, on ne devrait pas être dépaysé. Les acteurs sont beaux, sexy, propres et rasés de près même après des jours de marche dans la forêt.
Les méchants sont vraiment méchants.
On retrouve également des types qui ont tout pour être méchants mais on a un doute. Y’en a même un qui ferait un super boyfriend à la blondinette qui mène la danse.
Pis alors pas de bol, au lieu de retourner avec – je sais pas moi – Sawyer ou le corréen super… fort – il nous refourgue Juliet. En plus rousse. En plus Meredith Grey en fait.
Ouais. Je sais.
Bon. Mais que je vous raconte. Parce que mis à part mes critiques attendues, l’idée de départ est plutôt chouette. Ça commence de nos jours, à Chicago. On voit maman Juliet avec ses adorables bambins qui ont un véritable potentiel pour les prochaines pub Blédina. Quand débarque en trombe Papa tout paniqué qui balance tout de go à sa femme “ça arrive !”. L’air du type qui sait. Sa femme visiblement un peu moins. Et quand Bugs Bunny se fige dans l’écran de télé, les enfants l’ont mauvaise. Le chef de famille a tout juste le temps (et finalement il a quand même le temps de faire tout ça) de télécharger un truc secret sur sa clef USB super design et de passer un dernier coup de fil sur son iPhone pour avertir son frère, Miles et c’est le black out. D’un seul coup, plus rien.
Le noir.
La panne générale.
Les voitures qui s’arrêtent. Les portières qui claquent. Les avions qui chutent. La panique. Le chaos.
Le frangin est au milieu de l’autoroute avec son coéquipier aux bouclettes louches. Et je ne crois pas si bien dire.
Paf. Générique.
Revolution ça se passe 15 ans après. L’humanité s’est organisée et nous allons suivre un groupe – pour faire simple on va retrouver les mêmes qu’au début – qui tentent de survivre dans ce nouveau moyen âge. Les pays n’existent plus. L’électricité est un vieux souvenir. Un type (alors je ne vous dis pas qui mais suivez mon regard) s’est décrété chef suprême. En gros. Et il a une milice sous ses ordres. Et tenez-vous bien, le type qui dirige ses soldats n’est autre que Gustavo dans Breaking Bad. Le mec il a quand même un karma bien pourri. Il présente bien, a une voix douce. On ne se méfie pas. Mais soit il deale à grande échelle, soit il tue à tour de bras.
La milice s’est fixée une mission : retrouvez le père du début pour lui soutirer des infos (et brûler tous les drapeaux américains aussi). Ils sont convaincus que lui seul sait pourquoi le monde moderne s’est brutalement arrêté et du coup, qu’il doit avoir une idée de comment faire pour y retourner. Bon, ils sont pas experts en diplomatie. Tout le monde n’a pas eu la chance de bosser avec Jack Bauer. Donc ça tourne court. Et mal. Pour ne pas rentrer les mains vides, ils kidnappent le fiston.
Quand la frangine revient de la forêt (cette fois on a une Kate jeune, blonde et absolument adorable), Charlie de son p’tit nom. Elle est très colère. Ça commence à bien faire : alors déjà, à genre 5 ans on lui a enlevé la télé et la glace. Ensuite avant de disparaître, y’a sa mère qui lui fait promettre les yeux dans les yeux larmoyants que désormais elle a la responsabilité de son petit frère asthmatique. Tout ça sans ventoline. Maman disparaît, meure ou déménage, on ne sait pas trop. Charlie apprend à se faire à l’idée, grandit et là on lui tue son père (ça va, c’est pas vraiment du spoile ça) et on lui vole son frère. C’est à dire que bon… ça fait beaucoup pour cette gamine.
Elle n’a donc pas le choix. Au moment de mourir (c’est fou le nombre de trucs que ce mec aura su faire dans les moments les plus critiques de sa vie), son père lui ordonne de retrouver son oncle, Miles qui saura l’aider à remettre la main sur la milice et accessoirement le frangin. Elle fait donc son sac à dos (avec, à coups sûrs, une lotion pour cheveux secs) et part, affublée de la belle mère qui (comme c’est pratique) a quelques notions d’herboriste-médecin et d’un geek un peu enrobé qui a peur de son ombre mais porte sur lui le Graal. Comprendre, la clef USB qui lui a été confiée par Super Daddy.
Je continue ou ça vous suffit ?
Non parce que… en vrac… la forêt est à peu près aussi dangereuse que la jungle de Lost. L’herbe pousse dans les avions aussi. Et on retrouve des personnages qui n’ont l’air de rien mais qui visiblement vont jouer un rôle mega important dans l’histoire. Comme la nana planquée dans sa maison de campagne qui – on ne sait pas comment – a un espèce de minitel qui fonctionne et une ampoule qui s’allume. Et en plus, elle communique avec on ne sait pas qui mais on sent tout de suite – on nous l’a fait pas à nous – que c’est genre de la vraie info.
Moralité ? Ça marche. Deux épisodes plus tard et ma mauvaise foi en bandoulière, j’attends la suite. Qui est-elle ? Avec qui parle-t-elle ? Pourquoi du jour au lendemain le monde a-t-il arrêté de tourner rond ? Et si ça nous arrivait à nous aussi ? Et si et si et si… et bref. Me voilà enrôlée pour la première saison.

mercredi 22 août 2012

Keep in Touch

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L’été. L’engourdissement. Ce creux dans lequel flottent quelques séries jusque là ignorées. Et parfois aussi une bonne surprise qui surnage, fait quelques brasses et sort de l’eau avec le corps d’Ursula Andress et/ou Sean Connery (rayez la mention inutile).
Touch est ma découverte estivale. Déjà accrochez-vous, on retrouve Jack Bauer. Il a pris un sérieux coup de vieux depuis sa période super héros mais il n’est pas encore à la retraite. Jack qui ici oeuvre sous un pseudo, Martin Bohm. Martin est veuf. Victime collatérale du 11 Septembre. Il a un fils, Jake, bouclé, ténébreux et autiste.
C’est à dire que le môme n’a plus dit un mot depuis le décès de sa mère et pique une crise de nerf si jamais on tente de lui caresser les bouclettes.
Inutile de vous dire que l’ambiance à la maison est des plus pesantes.
Martin est dévasté, rappelez-vous comme il fait bien le mec concerné et déprimé. C’est simple, Kiefer Sutherland sourire ? Plutôt mourir. Mais pour froncer les sourcils, courir dans New York à perdre haleine et crier des phrases clichés, là y’a du monde !
On fait donc connaissance avec cette famille monoparentale, où Papa Martin galère comme pas deux avec fiston. Jusqu’au jour où il comprend. Non, son fils qui gribouille des pages et des pages de la même série de chiffres n’est pas complètement perché, il essaie de lui dire quelque chose, et se répète.
Par un jeu de numérologie à faire pâlir de honte Elizabeth Teissier, Jake a le pouvoir de voir des connexions invisibles entre les gens, connexions invisibles pour le commun des mortels. Un peu comme une carte routière géante. Ou un plan de métro planétaire. Jake a le GPS universel. En gros.
Selon lui et une poignée d’autres élus (notamment un vieux sage incarné par Danny Glover) que nous croisons au détour des épisodes, il sait. Il voit. Par ces chiffres, il peut anticiper des évènements qui relient les humains, les appréhender et intervenir pour avoir un happy end. C’est magique.
N’oublions pas que le créateur de cette série n’est autre que Tim Kring, le papa de “Heroes”.
Certains voient “des gens qui sont morts”, ben lui il voit des fils entre les gens bien vivants. Son père se prend un peu les pieds dedans au début mais rapidement – attendez, il s’agit de Jack Bauer quand même – il se lance dans l’aventure, prêt à tout pour montrer à son fils et aux autorités sociales qui voudraient lui retirer la garde, qu’ils peuvent communiquer ensemble. L’autorité est représentée ici par une jolie éducatrice qui se prend d’amitié pour nos deux compères et va braver ses supérieurs pour gagner du temps et réunir al fine Martin et Jake. Je ne serais pas surprise que Martin et cette Clea fricottent avant la fin de la saison d’ailleurs. Mais on n’est pas dans une série de midinettes donc je garde pour moi mes intuitions.
Martin-Jack voit donc la suite de chiffres, la retient et reste ouvert aux signes extérieurs qui ne manquent pas d’arriver. Un panneau d’affichage, une phrase prononcée par un inconnu, un café renversé et qui forme un dessin ou mieux, un nombre ? Paf ! il fait la connexion.
Dès les premiers épisodes, à eux deux – ou presque – ils réunissent un couple, aident à rendre célèbre une jeune chanteuse et – excusez-moi du peu – déjouent un attentat.
Et ça, ce n’est que le début. A vous de voir la suite.
Touch c’est un peu “L’Effet Papillon” sauf que tu n’as pas droit à l’erreur car tu pourras pas revenir en arrière pour recommencer.
Alors oui, c’est un peu tiré par les cheveux, pis on nage un peu dans les bons sentiments. Après ses années de service comme agent fédéral, Kiefer sait désamorcer la plus tenace des vengeresses en quelques minutes seulement. Avec juste quelques phrases bien senties, qu’on aurait pu écrire nous-même parfois, mais bon… y’a pas de mal à se laisser porter par un scénario ridiculement optimiste hein. Pis ça vous fera voyager. Gratis.

mercredi 18 juillet 2012

Being Human : à eux de vous faire préférer le côté obscur

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Quand je serais grande, je veux être fantôme. Ou vampire. Ça date de mes années Anne Rice, Maupassant et Poe. Mais depuis que je connais le personnage d’Annie, je dois avouer que fantôme, ça a l’air pas mal cool.
Une fois n’est pas coutume, je ne vais pas vous parler d’une série à bistouri, ni d’une série de filles hétérosexuelles qui en pincent pour des hommes imberbes. Aujourd’hui j’ai envie de vous parler de Being Human, la version originale, anglaise ça va de soit.
Rien que pour l’accent, pour la finesse, pour le jeu : courez vous réfugier chez vous, faites vous un thé Earl Grey brûlant et aller faire connaissance avec un trio pas banal. Quand la série démarre, ils sont trois : un vampire ultra beau gosse aux cheveux gras, un loup-garou qui a oublié d’être sexy (en plus, le pauvre garçon est roux, n’assume pas sa situation et porte mal les lunettes à cause – j’en suis sûre – d’une paire d’oreilles décollées qui n’aident pas) et une fantôme métisse.
Vous l’aurez compris, ma préférence va à la défunte qui en plus d’être über cute, a une naïveté charmante et un instinct de louve quand il s’agit de protéger les siens.
Annie ne sait pas en début de saison qu’elle est morte. Elle s’est faite larguer, elle reste habillée de la même façon tout le long de la série (bonjour le gain de temps pour le styliste) et passe son temps à faire du thé qu’elle ne peut pas boire.
Un jour débarquent deux jeunes hommes et emménagent chez elle. Ce qui la perturbe un brin. Mais le plus surprenant c’est que depuis quelques temps elle se sentait comme invisible, peut être parce qu’il lui arrivait de passer à travers les murs de la cuisine un mug à la main. Mais là, les deux types la voient, s’offusquent et lui demandent les raisons de sa présence chez eux. Avouez que c’est un peu fort un tel culot.
Très vite, ils comprennent : seuls les vampires et autres êtres surnaturels peuvent voir les fantômes. Annie est folle de joie car elle peut désormais faire du thé pour ses nouveaux amis.
Bon, ça c’est pour le décor de base.
Après les ennuis commencent. Déjà parce que Mitchell (le vampire ténébreux, suivez un peu) et George (le loup-garou pas assumé) veulent ardemment vivre comme le commun des mortels. Avoir un travail, boire des bières devant la télé, sortir, lever des nanas, ne pas les manger ni les vider de leur sang, faire leurs courses et éviter de se faire prendre en photo car – sachez-le – le vampire n’est pas photogénique. Même qu’il n’imprime pas la pellicule, même si on vit à l’ère du numérique, rien n’y fait, il n’apparaît ni à l’écran ni dans les miroirs (d’où les cheveux gras j’imagine) Essayez donc de photographier un vampire et on en reparlera.
Annie quant à elle refuse obstinément son état. Pour combattre un début de dépression somme toute bien compréhensible, elle réalise qu’elle doit élucider le mystère autour de sa mort et enquêter du côté de son psychopathe d’ex qui l’a – attention je spoile – comme qui dirait un peu poussée dans les escaliers avant de prendre la fuite.
Après ça, elle aura le choix : prendre la porte direction la Lumière ou rester avec ses colocataires et apprendre à avoir un peu plus de… consistance. Je vous laisse deviner ce qu’elle va choisir.
Notre trio devient vite inséparable, pis vous savez ce qu’on dit, l’adversité, ça rapproche. Si c’est vrai, ‘suffit de voir comment les gens deviennent d’un coup hyper soudés quand il s’agit de se plaindre de la SNCF/RATP/etc. Même le parisien connaît ce sentiment de solidarité. C’est dire.
Mais visiblement en dehors de leur cocon, ils se sont fait pas mal d’ennemis. Notamment du côté du chef de la police, vampire millénaire de son état et qui n’aime pas trop l’idée que des collègues soient amis avec les loups et tentent de se fondre dans la masse de Bristol sans tuer au passage quelques humains.
Being Human est l’anti Vampire Diaries. Quand George se transforme les soirs de pleine lune, c’est pas super chouette à voir. Quand Mitchell cède à la tentation, il y a beaucoup de sang très foncé qui vous fait passer une main fébrile sur votre carotide. Finalement c’est l’enthousiasme d’Annie, en toutes circonstances, qui vous donnerait presque envie de passer l’arme à gauche pour hanter à loisir la maison familiale. Pis j’ai toujours adoré boire du thé.
Aujourd’hui après la diffusion de la 4ème saison, je sais déjà une chose : rien ne peut se comparer à l’accent anglais et à cet humour si fin. Being Human c’est l’aventure toujours teintée d’ironie. On croise des loups-garous chasseurs de vampires drôlement bien équipés en pieux de combat, des vampires qui s’enfuient devant la mortelle morsure de ces chiens enragés, des humains un peu cons qui veulent en être et même des succubes (l’occasion pour nous tous d’apprendre un nouveau mot) qui par un seul contact de la main peut vous faire ramper et languir d’amour. C’est encore plus drôle si la succube n’a pas le physique d’Angelina Jolie.
On voit également arriver un enfant, une fille née de l’union de deux être fantastiques qui se retrouvera rapidement sous la protection et l’invisibilité de notre fantôme préférée. Il est dit dans les écrits anciens que cet enfant a un pouvoir de dingue.
Pour l’instant elle fait comme tous les bébés, c’est à dire rien, donc moi perso j’attends de voir hein.
On sait tous maintenant que je suis bon public mais si vous aimez les univers un peu fantasques et fantastiques, l’accent anglais, la musique anglaise (ben oui) et que vous aussi vous ne pouvez plus encadrer Sookie, faites comme moi : dévorez les 4 saisons de Being Human – La Confrérie de l’Etrange, avec un léger nuage de lait.

mercredi 4 juillet 2012

Nurse Jackie, attention : infirmière à cran

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C’est fou le nombre de série dites “médicales” quand même. Soit c’est ça, soit c’est moi et je cultive sans le savoir une frustration pour une improbable carrière de piqueuse. Allez savoir. Je tourne pourtant de l’oeil à chaque prise de sang. Ça serait pervers quand même…
Cette fois donc je vais m’attaquer à Nurse Jackie.
C’est un peu mon Dr House à moi. Sauf qu’elle n’a pas le même diplôme, pis elle n’a pas de canne, pis on tombe rarement sur des cas de lupus. Ce qui m’arrange un peu, je n’étais pas très concentrée avec House, moralité je ne sais toujours pas comment on le reconnaît. Oui, j’ai honte.
Mais sinon, c’est tout pareil. Jackie (comme Maman Sardou mais pas pareil) a mal au dos et prend moult cachets interdits à la vente libre. Elle est rarement aimable. Elle fait trop d’heures.
Jackie a un mari très joli et deux filles un peu névrosées. Faut dire qu’elle voient peu leur mère. Que le papa est barman, rentre tard aussi. Disons les choses clairement : ces deux gamines sont livrées à elle-même dans la jungle new-yorkaise. Ça donne une apprentie pyromane et une suicidaire en puissance.
Maman Jackie travaille donc aux urgences d’un hôpital redécoré par Benoît XVI. Pour supporter les patients et ses abrutis de collègue (j’y viens), elle se drogue. Oui. Jackie est une junkie. (badoum da).
Pour obtenir ces précieuses pilules illégales, elle vole un minimum la pharmacie mais s’envoie en l’air sans vergogne avec le pharmacien. Reconnaissant, il lui fournit ce que sa douleur exige.
Le bougre est bêtement tombé amoureux de la blondinette et ignore tout de son historique. Etant donné que madame enlève son alliance tous les matins, on peut comprendre sa méprise.
Monsieur son mari est une bombe et réunit à lui seul tout ce qu’on demande à un prince charmant. Il est donc également naïf et n’a pas idée de ce que fricotte sa nana. Et entre nous, moi je ne comprends pas ce que lui fait avec Jackie Peyton. Mais passons.
Côté professionnel, notre infirmière est vernie : une jeune assistante déguisée en laborantine de cabinet vétérinaire (comprendre qu’elle porte des blouses avec des lapins et des arc-en-ciel), pleine de bonne volonté, un peu trop même. Un ambulancier amoureux de la laborantine. A peu près aussi doué dans la vie. Touchant avec son air de Big Lebowski dit The Duc donc.
On retrouve aussi une Gloria, chef incapable qui surveille son personnel pour justifier son job. Cooper, un jeune médecin égocentré, convaincu de sa supériorité sur le commun des mortels mais qui se ridiculisent régulièrement. En effet, Fitch – de son p’tit nom – a des réactions plutôt inattendues quand il subit une pression. Et alors si l’oppresseur est une femme, le résultat est immédiat : il pose ses mains sur les seins du tyran et reste coincé, bêtement.
Ça vous casse un mythe ça…
Enfin, Jackie est amie avec le Dr O’Hara, délicieuse actrice avec un accent anglais bourgeois que j’aime tant. Toujours là pour assurer les arrières de son amie volage et pour la remettre à sa place aussi. Le concept du tacle, c’est elle qui l’a inventé.
Ça nous fait une belle brochette de déjantés. Moi j’aime bien les séries qui me sortent de mon quotidien, où on flirte avec le politiquement-pas-correct-du-tout, limite le trash (coucou Shameless), avec une pointe d’humanité toutefois. Jackie a quelques remords, par moments. Mais c’est un cercle vicieux, la culpabilité entraîne la culpabilité. Pis elle n’a pas le temps pour regretter. Gérer sa vie ? Bien peu pour elle, elle doit déjà s’occuper des urgences et c’est le cirque.
Alors quand sa vie la rattrape, que ses mensonges sont éventés… plus qu’une chose à faire : la fuite en avant !
Et ça décoiffe. Episodes courts, cinglants, souvent drôles (je me souviens avec émotion de cet épisode où Cooper découvre Twitter et tweete sa journée, les remontrances de Jackie, ses opérations en direct…). Je suis souvent mal à l’aise aussi. Le pharmacien ne me dit rien qui vaille. Pis on sent que quelque chose va craquer. On regarde avec appréhension, on attend le clash ou la porte qui va claquer.
Aujourd’hui la saison 4 est en diffusion. Jackie a les cheveux plus longs et de bonnes résolutions. Je dois avouer que je suis un peu sceptique après un premier épisode. L’homme est un loup pour l’homme, je compte bien la voir plonger avant de se racheter.
Ma moralité me perdra.

mardi 19 juin 2012

The Good Wife : le scandale ne passera pas par elle.

The Good Wife
Je veux un ascenseur. Et tout le monde devrait vouloir au moins investir chez Otis.
Pourquoi un ascenseur si ce n’est pour m’épargner des escaliers ? Parce que l’ascenseur c’est la vie.
J’ai bien étudié, et après analyse,  si vous envisagez de vous lancer dans la réalisation de série : peu importe la météo,  la destination, n’allez pas vous encombrez avec des buildings – ayez un ascenseur, c’est tout.
Et j’en ai encore eu la preuve avec cette fin de saison de The Good Wife. Apparemment, les scénaristes se sont tous mis d’accord : « les mecs, maintenant on dit que si on doit mettre en scène une demande en mariage, une rupture, mettre l’accent sur une situation triviale et ambigüe (mot compte triple), on le filme dans un ascenseur ».
Et ils avaient raison. C’est exiguë (Scrabble!), bonjour la tension. On peut jouer avec les boutons, le stopper, empêcher la fermeture des portes. L’ascenseur, le must have du cliffhanger.
Du coup j’en veux un. Moi aussi je veux qu’on retapisse  une cabine de post-it pour moi, qu’on me jette des regards brûlants en biais, qu’un homme me frôle avec sa veste de costume, que ma vie commence !
Non parce que visiblement, avant, ta vie, elle stagne un peu. Tant que tu n’es pas passé par l’épreuve Elevator, que tu n’as pas goûté aux joies de l’apesanteur, tu n’as pas vécu.
Bon ok. Pourquoi je vous parle de ça ? Parce que jusque là je pensais qu’il fallait jouer dans une série dramatico-médico-romantique pour avoir le droit de quitter la terre ferme (coucou Calogero). Aujourd’hui j’ai regardé la très sérieuse série The Good Wife et j’ai vu une scène d’ascenseur à vous décoiffer un Patrick Dempsey : j’ai frissonné, j’ai rigolé et moi aussi j’ai jeté quelques regards en biais du côté de Will Gardner.
The Good Wife. Je pense l’une  des meilleures série depuis ces dernières années. Et même si t’y piges que dalle en droit.
Alors ok, tu vas pas pouvoir te refaire les ongles avec Kalinda, Alicia, Cary et Mister Big (passé l’effet de surprise, on finit par s’habituer à voir l’amoureux de Carry Bradshaw). Cette série te demande une certaine attention. Parce que c’est subtil. En plus du procès en ligne conductrice, tu as en général deux histoires parallèles : politique avec l’ex-futur-ex-statutquo Peter Florrick et politique interne au cabinet Lockhart & Gardner. Pis n’oublie pas l’histoire romantique qui plane toujours hein. Coucou Will !
Les dialogues souvent acérés ne se suffisent pas. Tout est important. Le geste retenu, le sourire discret, le regard dans le vague, ce coup de fil ignoré, même les parties de basket entre juges et avocats où on n’échange pas que de bonnes balles…
The Good Wife c’est Alicia Florrick, la chérie de Clooney qui depuis Urgences à pris du grade en plus d’avoir changé de coiffeur.
La course au pouvoir, très peu pour elle mais n’allez pas la prendre pour une cruche. Elle débute la série en étant humiliée, mais elle va vite savoir faire oublier ce revers et mène d’une main de maître ses rôles d’épouse bafouée, de mère de famille et de jeune avocate sur le retour (ben oui, faut bien que quelqu’un porte la culotte et elle a des bouches à nourrir). Avec son calme olympien, elle parvient même parfois à remettre à sa place un Michael J Fox qui n’a pas cherché à cacher sa maladie et joue de son handicap dans son rôle. On n’est pas là pour s’attendrir. On n’est pas des chochottes.
Parfois on gagne, parfois on perd. Après ces trois saisons, je n’admets aucune lassitude. Les personnes secondaires – mais sont-ils vraiment secondaires ? – sont délicieux. Eli Gold, tumultueux, tête à claques. Jackie Florrick, belle-mère qui singe une Jackie O plus vieille que nature. Kalinda Sharma. Tellement mystérieuse, tellement forte, tellement sexy que je vous avoue qu’entre elle et Will mon cœur balance. Pis moi le basket…
Rendez-vous à la rentrée sur CBS pour savoir – un peu comme dans Friends avec Ross (faites pas cette tête, c’est sain d’avoir vibrés avec Ross & Rachel) – si Alicia aura ouvert cette porte et comment Kalinda aura réagi quand la sienne de porte aura été ouverte. Et non, je ne parle pas de la même porte.

vendredi 8 juin 2012

Grey's Anatomy. Ou comment adorer détester une série. Et inversement.

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Cette semaine, j’avais le choix : râler sur une série de filles ou râler sur une série de filles ?
Finalement j’ai décidé de râler sur une série de filles. Tout en sachant que je ne m’étoufferai pas avec ma mauvaise foi.
Pour râler il faut connaître. Dans mon cas je pousse le vice à suivre carrément la série en question. Parce que je suis hyper sympa, bon public et naïve. Tout ça oui.
Grey’s Anatomy.
Alors oui, il y a une histoire. Mais quand vous avez vu une série de filles, vous les avez toutes vues hein. Ne nous voilons pas la face. Des filles, des garçons. Un hôpital. Vous mélangez bien. PAF. T’as des couples qui se font et se défont. Des filles avec des garçons, des filles avec des filles. Et même une fois, un garçon avec une Jane Doe sans visage. Tout ça dans une ambiance NFS-Chimie-Iono.
Bon ben déjà, premier problème. Meredith Grey. Les mecs ont vraiment cru que prendre une niaiseuse émotive aller nous faire oublier qu’elle a dix ans de plus que dans le scénario.
Dès les premières saisons, l’histoire tourne autour d’elle : Meredith apprend la médecine, Meredith se fait une copine qu’elle va appeler tout le long de la série “ma personne” (on est d’accord, c’est hyper réducteur et matérialiste), Meredith galère avec sa mère, Meredith tombe amoureuse d’un mec super bien coiffé, Meredith passe beaucoup de temps dans des ascenseurs, Meredith survit à des attaques, des accidents, et même des avions.
(un peu comme Martine à la plage mais pas à la plage)
(et finalement on ne la voit pas tant que ça son anatomie. Bonjour l’arnaque)
Ouais bon je spoile. En même temps si vous avez vu les 7 premières saisons, vous savez déjà qu’elle est immourrable la nana.
Heureusement pour nous, il n’y a pas que Meredith dans Grey’s Anatomy.
On rigole aussi pas mal avec le mec bien coiffé, Dempsey quelque chose. C’est à dire que les mecs ont regardé attentivement Urgences dans le passé. Et que George Clooney coûtait trop cher à ce moment là. Donc bam. Patrick fera l’affaire. Son rôle consiste à : avoir toujours du gel sur lui (et des post-it aussi pour redécorer les ascenseurs), rire en rejetant les cheveux en arrière, construire une maison à mains nues, porter la blouse avec classe et opérer des cerveaux sans lunettes (alors que bon, à son âge, il me semble naturelle de porter au moins des verres progressifs).
Je vous épargnerai les premières années et les premiers émois et toute la guimauve d’Izzie (qui depuis a remplacé Meg Ryan dans les films de blonde potiche qui n’en veut, seule mais qui trouvera un mec parfait qui n’existe que dans ces films-là), les maladresses de George, la rousseur d’Addison (qui jouait l’ex femme de Monsieur Brushing (je soupçonne une certaine compétitivité niveau capillaire) qui s’est vu proposer sa propre série, Private Practice) ou encore l’implacable mais sexy Burke.
Niveau sexytude, Grey’s Anatomy n’a pas chômé. C’est simple, quand tu vois le nombre de beaux gosses au mètre carré, t’envisagerais presque de reprendre tes études pour faire médecine.
Entre le fils Avery qui a des yeux qui n’existent pas dans la vraie vie, le rebelle revêche Karev, l’insolent Mark Sloan qui a dû faire un certain nombre de pubs Colgate pour en arriver là, Shonda Rhimes arrive même à te faire apprécier (ma pudeur m’oblige à m’arrêter là) un roux.
Côté nana, on remerciera éternellement l’équipe de casting d’avoir déniché celle qui jouera avec brio “la personne” de Meredith, comprendre sa BFF, comprendre Cristina Yang et Callie Torres, une bombe aux formes généreuses qui vous déculpabilise si jamais vous vous retrouvez à manger tous vos M&M’s devant votre épisode (je connais des gens biens à qui ça a pu arriver).
On se met même à aimer Bayley qui est pourtant super grognon pendant un paquet de saisons, un pitbull jamais satisfaite. Mais ça, c’était avant. Depuis quelques saisons elle a des papillons dans le ventre.
Même combat pour la frangine de Meredith. Perso j’ai passé plusieurs heures à m’imaginer la giffler pour voir voler sa frange. Mais à la lumière des derniers évènements je dois avouer que je finissais par craquer un peu.
J’ai pleuré avec Richard et sa femme. J’ai vachement pleuré avec Meredith finalement. J’ai soupiré avec Arizona ou Teddy (et il y a bien longtemps avec Izzie et Denis Duquette). Je n’ai pas compris pourquoi le personnage d’April puis quand j’ai compris, j’ai souri.
Grey’s Anatomy fait donc le job. Série médico-mélo-dramatique avec du faux sang, de vraies tensions, des arrêts cardiaques et des médecins en devenir avec une pression grande comme ça à gérer.
La BO est pratiquement irréprochable. Chaque début d’épisode, je me surprends à retenir mon souffle, la première chanson se lance avant d’entendre la voix off de Meredith (encore elle) qui va nous faire l’introduction.
Donc oui, je critique (c’est quand même ce que je fais de mieux), mais je regarde, je me cache les yeux pendant les opérations et les prises de sang, j’insulte même parfois mon écran. Pis j’attends le prochain épisode, impatiente. Comme d’hab quoi.

mercredi 23 mai 2012

Vampire Diaries : la version chaste de True Blood

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Oui je sais. Je viens encore vous parler d’une série pour midinettes. Pas la peine de me faire remarquer que ça fait quelques années que je n’ai plus l’âge d’en être une.
Mais oserez-vous renier ce désir profond de légèreté, cette culpabilité grisante ? Irez-vous jusqu’à m’affirmer que vous ne vous abaisserez jamais à regarder un si mauvais programme ?
Moi je ne peux pas. D’ailleurs, il n’est pas si mauvais ce programme. Il est même pas si mal. Il fait le job. Une série pour adolescent(e)s avec des adolescent(e)s. Et quand je dis “adolescent” entendons-nous bien, outre Atlantique, l’adolescence se prolonge jusqu’à la trentaine. Suffit de voir les acteurs. J’ai donc le droit de me vautrer devant. CQFD.
Parlons-en des acteurs. Des aliens. Jeunes, ultra séduisants, convaincants. Pire que dans Glee. Presque pire que dans Gossip Girl. J’ai beau me concentrer et mettre mes lunettes, je ne vois personne de semblable du côté de Gare de l’Est.
Une brune, une blonde, une métisse avec des yeux à se damner ((elle est un petit peu sorcière, ça aide). Toutes trois anciennes cheerleaders, rappelez-vous cet adage “save the cheerleader, save the world”), un footballeur qui se reconvertit en barman, un jeune prof qui collectionne les pieux et des vampires (donc). Plein même. Et alors accrochez-vous. Littéralement. Faudra attendre trois saisons pour voir trois secondes le torse de Damon sous la douche. Et on les attend les trois saisons croyez-moi. Perso j’étais même prête à tenir encore une saison si la caméra se décidait à descendre un peu. Mais je m’égare.
C’est à dire que ce n’est pas comparable avec un Eric dans True Blood. Beaucoup moins de scène de sexe aussi. D’ailleurs on peut même carrément dire que dans Vampire Diaries, quand ça leur arrivera, ils “feront l’amour”. Ils ne se vautreront pas dans une orgie.
L’intérêt de Vampire Diaries réside donc essentiellement dans le regard azuré de Damon et dans ces abdos qu’on devine aisément. D’autres préféreront son frangin, Stefan, plus introverti, moins bad boy, plus Twilight. Mais les goûts et les couleurs hein…
Une énième série dramatico-fantastique mais qui se regarde agréablement. Et pas besoin d’avoir à supporter une Sookie. Ici l’héroïne – Elena – est plutôt sympa et toujours impeccablement coiffée avec son petit air mutin. Pas un épisode ne se passe sans que je meurs d’envie de lui demander quelle marque de shampoing elle utilise. Et à Mystic Falls où se passe la scène, on ne lésine pas sur les bons sentiments. L’amitié c’est du sérieux, Elena c’est “si si la famille”. Tout le monde s’aime. Et tout le monde est d’accord : on n’aime pas les méchants.
Alors là encore, pour continuer mon parallèle qui devrait en révolter plus d’un(e) avec True Blood, on pourrait trouver quelques ressemblances, de loin en regardant avec des sous-titres estoniens.
Des deux côtés on a des humains, des vampires, des lous-garous, des gentils, un bar (qu’est-ce qui picolent les mecs d’ailleurs), du sang.
Mais alors qu’à Mystic Falls, on essaie de faire la part des choses entre les gentils vampires hyper sexys, vrais boy-scouts dans l’âme et le super méchant Klaus qui fait que des trucs vraiment pas chouettes et qui n’a pas vraiment de scrupules quand il doit tuer ou transformer un honnête citoyen pour étayer sa garde personnelle – A Bon Temps, chez “Sookie et les vilains vampires qui veulent prendre le pouvoir”, on a une ambiance radicalement différente et surtout depuis l’arrivée de fées. Oui des fées. Qu’on dirait tout droit sorties d’un baril de lessive. Vous vous souvenez des lucioles qui sentaient bon la lessive Bonux ? Ben pareil. Alors excusez-moi hein, mais entre mademoiselle Sookie qui choisit assez mal ces fréquentations et les lucioles…
Côté coeur, Sookie/Elena, même combat. Les deux sont orphelines et tombent amoureuses du premier vampire venu. Pis comme elles sont pas super farouches, elles vont un peu être courtisées de tous les côtés et se retrouveront entre deux beaux gosses à devoir choisir lequel aura ses faveurs.
Trop dure la vie.
Vampire Diaries c’est l’assurance d’avoir une série pépère avec ce qu’il faut de surprises (“comment ? ils ont transformé machin(e) en vampire ? Seigneur ! Ayez pitié d’eux”), de cliffhanger plus que correct (“comment ? ils ont transformé machin(e) en vampire ? Seigneur ! Ayez pitié d’eux”) et parfois mêmes des retournements de situation improbables (“comment ? ils ont transformé machin(e) en vampire alors qu’il/elle était déjà un(e) loup-garou ? Seigneur ! Ayez pitié d’eux”).
Mine de rien on s’attache. Les personnes s’étoffent. Les intrigues se compliquent. On peut continuer à suivre tout en se faisant les ongles mais il faudra choisir son moment. Sinon ça sera un ongle raté. C’est léger et ça traite de thèmes fantastiques avec un regard esthétique. Le vampire est attirant. Un peu comme chez Anne Rice. On se révoltera gentiment, on a envie qu’Elena s’enhardisse et choisisse (le bad boy) une bonne fois pour toutes entre les deux frères. On essaie de suivre la généalogie de la ville et sans même s’en apercevoir, on termine la troisième saison avec l’envie de voir la suite.
Je suis une midinette et je l’assume.