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Killer Queen

  Et d’un coup, ils se sont mis au garde à vous. Soldats fiables, qui ne tremblent pas quand il faut se dresser. Je les ai senti les u...

mardi 19 juin 2012

The Good Wife : le scandale ne passera pas par elle.

The Good Wife
Je veux un ascenseur. Et tout le monde devrait vouloir au moins investir chez Otis.
Pourquoi un ascenseur si ce n’est pour m’épargner des escaliers ? Parce que l’ascenseur c’est la vie.
J’ai bien étudié, et après analyse,  si vous envisagez de vous lancer dans la réalisation de série : peu importe la météo,  la destination, n’allez pas vous encombrez avec des buildings – ayez un ascenseur, c’est tout.
Et j’en ai encore eu la preuve avec cette fin de saison de The Good Wife. Apparemment, les scénaristes se sont tous mis d’accord : « les mecs, maintenant on dit que si on doit mettre en scène une demande en mariage, une rupture, mettre l’accent sur une situation triviale et ambigüe (mot compte triple), on le filme dans un ascenseur ».
Et ils avaient raison. C’est exiguë (Scrabble!), bonjour la tension. On peut jouer avec les boutons, le stopper, empêcher la fermeture des portes. L’ascenseur, le must have du cliffhanger.
Du coup j’en veux un. Moi aussi je veux qu’on retapisse  une cabine de post-it pour moi, qu’on me jette des regards brûlants en biais, qu’un homme me frôle avec sa veste de costume, que ma vie commence !
Non parce que visiblement, avant, ta vie, elle stagne un peu. Tant que tu n’es pas passé par l’épreuve Elevator, que tu n’as pas goûté aux joies de l’apesanteur, tu n’as pas vécu.
Bon ok. Pourquoi je vous parle de ça ? Parce que jusque là je pensais qu’il fallait jouer dans une série dramatico-médico-romantique pour avoir le droit de quitter la terre ferme (coucou Calogero). Aujourd’hui j’ai regardé la très sérieuse série The Good Wife et j’ai vu une scène d’ascenseur à vous décoiffer un Patrick Dempsey : j’ai frissonné, j’ai rigolé et moi aussi j’ai jeté quelques regards en biais du côté de Will Gardner.
The Good Wife. Je pense l’une  des meilleures série depuis ces dernières années. Et même si t’y piges que dalle en droit.
Alors ok, tu vas pas pouvoir te refaire les ongles avec Kalinda, Alicia, Cary et Mister Big (passé l’effet de surprise, on finit par s’habituer à voir l’amoureux de Carry Bradshaw). Cette série te demande une certaine attention. Parce que c’est subtil. En plus du procès en ligne conductrice, tu as en général deux histoires parallèles : politique avec l’ex-futur-ex-statutquo Peter Florrick et politique interne au cabinet Lockhart & Gardner. Pis n’oublie pas l’histoire romantique qui plane toujours hein. Coucou Will !
Les dialogues souvent acérés ne se suffisent pas. Tout est important. Le geste retenu, le sourire discret, le regard dans le vague, ce coup de fil ignoré, même les parties de basket entre juges et avocats où on n’échange pas que de bonnes balles…
The Good Wife c’est Alicia Florrick, la chérie de Clooney qui depuis Urgences à pris du grade en plus d’avoir changé de coiffeur.
La course au pouvoir, très peu pour elle mais n’allez pas la prendre pour une cruche. Elle débute la série en étant humiliée, mais elle va vite savoir faire oublier ce revers et mène d’une main de maître ses rôles d’épouse bafouée, de mère de famille et de jeune avocate sur le retour (ben oui, faut bien que quelqu’un porte la culotte et elle a des bouches à nourrir). Avec son calme olympien, elle parvient même parfois à remettre à sa place un Michael J Fox qui n’a pas cherché à cacher sa maladie et joue de son handicap dans son rôle. On n’est pas là pour s’attendrir. On n’est pas des chochottes.
Parfois on gagne, parfois on perd. Après ces trois saisons, je n’admets aucune lassitude. Les personnes secondaires – mais sont-ils vraiment secondaires ? – sont délicieux. Eli Gold, tumultueux, tête à claques. Jackie Florrick, belle-mère qui singe une Jackie O plus vieille que nature. Kalinda Sharma. Tellement mystérieuse, tellement forte, tellement sexy que je vous avoue qu’entre elle et Will mon cœur balance. Pis moi le basket…
Rendez-vous à la rentrée sur CBS pour savoir – un peu comme dans Friends avec Ross (faites pas cette tête, c’est sain d’avoir vibrés avec Ross & Rachel) – si Alicia aura ouvert cette porte et comment Kalinda aura réagi quand la sienne de porte aura été ouverte. Et non, je ne parle pas de la même porte.

vendredi 8 juin 2012

Grey's Anatomy. Ou comment adorer détester une série. Et inversement.

Vous retrouvez cette chronique sur le merveilleux blog de AnotherWhisky
grey
Cette semaine, j’avais le choix : râler sur une série de filles ou râler sur une série de filles ?
Finalement j’ai décidé de râler sur une série de filles. Tout en sachant que je ne m’étoufferai pas avec ma mauvaise foi.
Pour râler il faut connaître. Dans mon cas je pousse le vice à suivre carrément la série en question. Parce que je suis hyper sympa, bon public et naïve. Tout ça oui.
Grey’s Anatomy.
Alors oui, il y a une histoire. Mais quand vous avez vu une série de filles, vous les avez toutes vues hein. Ne nous voilons pas la face. Des filles, des garçons. Un hôpital. Vous mélangez bien. PAF. T’as des couples qui se font et se défont. Des filles avec des garçons, des filles avec des filles. Et même une fois, un garçon avec une Jane Doe sans visage. Tout ça dans une ambiance NFS-Chimie-Iono.
Bon ben déjà, premier problème. Meredith Grey. Les mecs ont vraiment cru que prendre une niaiseuse émotive aller nous faire oublier qu’elle a dix ans de plus que dans le scénario.
Dès les premières saisons, l’histoire tourne autour d’elle : Meredith apprend la médecine, Meredith se fait une copine qu’elle va appeler tout le long de la série “ma personne” (on est d’accord, c’est hyper réducteur et matérialiste), Meredith galère avec sa mère, Meredith tombe amoureuse d’un mec super bien coiffé, Meredith passe beaucoup de temps dans des ascenseurs, Meredith survit à des attaques, des accidents, et même des avions.
(un peu comme Martine à la plage mais pas à la plage)
(et finalement on ne la voit pas tant que ça son anatomie. Bonjour l’arnaque)
Ouais bon je spoile. En même temps si vous avez vu les 7 premières saisons, vous savez déjà qu’elle est immourrable la nana.
Heureusement pour nous, il n’y a pas que Meredith dans Grey’s Anatomy.
On rigole aussi pas mal avec le mec bien coiffé, Dempsey quelque chose. C’est à dire que les mecs ont regardé attentivement Urgences dans le passé. Et que George Clooney coûtait trop cher à ce moment là. Donc bam. Patrick fera l’affaire. Son rôle consiste à : avoir toujours du gel sur lui (et des post-it aussi pour redécorer les ascenseurs), rire en rejetant les cheveux en arrière, construire une maison à mains nues, porter la blouse avec classe et opérer des cerveaux sans lunettes (alors que bon, à son âge, il me semble naturelle de porter au moins des verres progressifs).
Je vous épargnerai les premières années et les premiers émois et toute la guimauve d’Izzie (qui depuis a remplacé Meg Ryan dans les films de blonde potiche qui n’en veut, seule mais qui trouvera un mec parfait qui n’existe que dans ces films-là), les maladresses de George, la rousseur d’Addison (qui jouait l’ex femme de Monsieur Brushing (je soupçonne une certaine compétitivité niveau capillaire) qui s’est vu proposer sa propre série, Private Practice) ou encore l’implacable mais sexy Burke.
Niveau sexytude, Grey’s Anatomy n’a pas chômé. C’est simple, quand tu vois le nombre de beaux gosses au mètre carré, t’envisagerais presque de reprendre tes études pour faire médecine.
Entre le fils Avery qui a des yeux qui n’existent pas dans la vraie vie, le rebelle revêche Karev, l’insolent Mark Sloan qui a dû faire un certain nombre de pubs Colgate pour en arriver là, Shonda Rhimes arrive même à te faire apprécier (ma pudeur m’oblige à m’arrêter là) un roux.
Côté nana, on remerciera éternellement l’équipe de casting d’avoir déniché celle qui jouera avec brio “la personne” de Meredith, comprendre sa BFF, comprendre Cristina Yang et Callie Torres, une bombe aux formes généreuses qui vous déculpabilise si jamais vous vous retrouvez à manger tous vos M&M’s devant votre épisode (je connais des gens biens à qui ça a pu arriver).
On se met même à aimer Bayley qui est pourtant super grognon pendant un paquet de saisons, un pitbull jamais satisfaite. Mais ça, c’était avant. Depuis quelques saisons elle a des papillons dans le ventre.
Même combat pour la frangine de Meredith. Perso j’ai passé plusieurs heures à m’imaginer la giffler pour voir voler sa frange. Mais à la lumière des derniers évènements je dois avouer que je finissais par craquer un peu.
J’ai pleuré avec Richard et sa femme. J’ai vachement pleuré avec Meredith finalement. J’ai soupiré avec Arizona ou Teddy (et il y a bien longtemps avec Izzie et Denis Duquette). Je n’ai pas compris pourquoi le personnage d’April puis quand j’ai compris, j’ai souri.
Grey’s Anatomy fait donc le job. Série médico-mélo-dramatique avec du faux sang, de vraies tensions, des arrêts cardiaques et des médecins en devenir avec une pression grande comme ça à gérer.
La BO est pratiquement irréprochable. Chaque début d’épisode, je me surprends à retenir mon souffle, la première chanson se lance avant d’entendre la voix off de Meredith (encore elle) qui va nous faire l’introduction.
Donc oui, je critique (c’est quand même ce que je fais de mieux), mais je regarde, je me cache les yeux pendant les opérations et les prises de sang, j’insulte même parfois mon écran. Pis j’attends le prochain épisode, impatiente. Comme d’hab quoi.