Booster

Killer Queen

  Et d’un coup, ils se sont mis au garde à vous. Soldats fiables, qui ne tremblent pas quand il faut se dresser. Je les ai senti les u...

samedi 20 octobre 2012

My Week With Marilyn

Vous retrouvez cette chronique sur le merveilleux blog de AnotherWhisky
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L’autre jour, longtemps après tout le monde à vrai dire, je me suis décidée. Après être passée par le refus catégorique, la curiosité timorée, le mépris… j’ai capitulé et j’ai enfin regardé My Week With Marilyn.
Que dire ? Michelle a donc passé une semaine avec ma fausse blonde préférée. Moi ça fait vingt ans que ça dure. C’est donc sceptique et avec une once de mauvaise volonté que j’ai lancé ce film. Mais il a bien fallu que je me rende à l’évidence : c’était pas mal. Non en fait. C’était bien.
Je craignais la caricature, on n’y est pas. Alors oui, on y voit une Marilyn angoissée, droguée de sédatifs ou excitants (selon les besoins), saoule, en retard. The Late Marilyn Monroe qu’y disaient. Et pour l’Happy Birthday de sa mort, c’est pas si mal. Parce que Marilyn était tout ça. C’était un métier et pas franchement une croisière d’être une star interplanétaire.
Le pitch : Profondément stressée, sans aucune confiance en elle, elle est convoquée par Sir Olivier en personne pour incarnée Elsie, une danseuse. Laurence Olivier lui sera le prince. Le film s’appellera (préparez-vous, c’est inattendu) : “Le Prince et la Danseuse”.
My Week with Marilyn c’est une lucarne ouverte sur ces quelques semaines de tournage, avec un objectif braqué sur la plus grande star de l’époque (et de tous les temps, mais c’est un autre débat) et l’entourage proche, en gravité autour de son aura. On pourrait même dire que son satellite est un rouquin, déjà aperçu dans Les Piliers de la Terre. Une lune rousse en somme.
En parlant de lune, Marilyn vient tout juste de convoler avec le dramaturge (et puant, mais c’est un autre débat) Arthur Miller, quand elle s’envole pour London, baby. La ville est alors en effervescence en attendant l’américaine, l’avion est pris d’assaut. Remember son arrivée fracassante au Japon quand elle accompagne son deuxième mari Joe DiMaggio et qu’elle lui vole la vedette.
Le film nous offre à suivre le tournage du “Prince et de la Danseuse” à travers le regard du rouquin cité plus haut. Colin Clark. Un jeune ambitieux qui rêve de faire partie de la grande famille du cinéma. Alors quand le tournage s’annonce, il fait son possible pour en être et arrive à se faire embaucher comme troisième assistant du réalisateur de l’illustre Laurence Olivier. Toujours lui. Qui a plusieurs casquettes et un aplomb assez déstabilisant. Kenneth Branagh se fond parfaitement dans le rôle de cet anglais hautain, brillant, intransigeant. Parfait.
J’imagine facilement la crainte qu’il pouvait distiller avec juste son regard noir et son fier menton. Vivien Leigh devait en baver. Il n’avait rien d’un Rhett Butler.
Colin est dans la place donc. Il drague la costumière. Visiblement, ça ne paie pas de faire une école de sorciers car après Harry Potter, Emma Watson est réduite à faire le repassage. Mais avec son jolis minois et sa tête de premier de la classe, Colin se fait repérer et devient vite l’indispensable assistant sur le plateau. Rapidement, il devient l’intermédiaire et court entre les planches pour rejoindre la loge où se terre Marilyn et s’enquérir de sa santé, de son intention de travailler. Ou pas.
Marilyn qui se pointe toujours avec une demi-pige de retard pour tourner indéfiniment une même scène. On a affaire à une perfectionniste qui refuse la médiocrité. D’un regard, elle attend l’approbation de son mentor, Madame Paula Strasberg, corbeau sombre et énigmatique et épouse de l’illustre père de l’Actors Studio. Mais quand elle parvient à redonner confiance à notre blonde, la magie opère. Le plateau se tait, même notre anglais se range à l’avis de Judi Dench : c’est une grande actrice. Elle irradie.
Judi Dench a la classe intégrale, ici comme quand il s‘agit d’accompagner James Bond. Avec beaucoup de tact, elle sait comment recadrer Marilyn et surtout comment la flatter, sincèrement.
Mais ces épreuves l’épuisent et Marilyn perd vite la foi. La nuit où elle tombe malencontreusement sur le journal intime de son mari, la coupe est pleine. Arthur la décrit comme une fille insipide. Il la dénigre alors qu’elle a tellement besoin de soutien. Oui, le monde l’admire. Ok, les hommes la désirent. Certes, elle n’a qu’à faire un sourire ourlé d’une mouche pour faire tomber Hollywood mais Arthur la rejette. Comme ses précédents maris. Comme sa mère. Comme elle. Comme Olivier qui la prend sûrement pour une sombre idiote. Comme Milton Greene qui s’associe à 49 % aux Marilyn Monroe Productions dans l’espoir d’avoir une retraite dorée et assurée. Elle n’est pas dupe. Mais elle se bat contre tout ça. Elle ne rêve que d’une chose : devenir une grande actrice, reconnue pour ses talents de comédienne et non pour ses hanches voluptueuses.
Elle appelle alors à la rescousse notre rouquin, qui débarque malgré la colère du réalisateur, à l’encontre du co-producteur et accessoirement photographe et ancien amant de miss Monroe, Milton. Colin court, vole, rejoint le chevet de la star car lui non plus ne sait pas lui dire non.
Et là, c’est la parenthèse enchantée. Marilyn en plein déni l’emmène dans son délire. Balade dans les prés fleuris, bain de minuit à midi, baiser effleuré. Il n’en fallait pas tant à Colin pour tomber amoureux, éperdu même. Marilyn ne lui veut aucun mal, mais elle veut surtout qu’il lui veuille du bien. Car elle en a besoin.
Quelques jours d’école buissonnière où Laurence Olivier rumine mais n’a pas d’autres choix que d’attendre la fin du caprice. Colin promet la lune à Marilyn. Oui il l’aime, non il ne l’abandonnera jamais. Mais doucement, tout doucement Marilyn retrouve son rôle et sait déjà qu’il n’y a pas de deuxième chance pour elle. En devenant une icône, elle a renoncer à avoir une identité propre. Elle est celle que les gens veulent, selon les gens. Elle n’a pas le droit de s’y soustraire.
Elle reprend le tournage, merveilleuse. Et il est déjà l’heure de rentrer à New York. Merci Colin mais adieu Colin.
Colin, enfin Eddie Redmayne (“red” quoi, je veux dire, il a quand même des parents qui ont le sens de l’humour) est brillant. Touchant. Intelligent.
Michelle Williams est – et ça me fait mal de le dire – incroyable. Alors non, elle n’est pas un sosie de mon égérie. Mais elle a su, elle l’a regardée, elle l’aime et sait retranscrire ses soupirs, ses moues, ce regard gris paniqué. Parfois je lui reprocherais d’en faire un peu trop, un tout petit peu trop. Mais elle n’a pas parodié. Et il y a des moments absolument dingues où pendant une fraction de seconde, elle est elle. Enfin l’autre. Enfin vous m’avez compris. Elle m’a bluffé.
My Week With Marilyn est un beau film. Les fans de la première heure ne seront pas bafoués et les curieux découvriront les dessous d’un tournage entre deux nations, les intérêts de chacun, les gueguerres à taire pour ne pas perdre un budget et les efforts à fournir pour ne pas perdre sa tête d’affiche.
Une surprise, une bonne. Si j’étais vous, j’irais changer d’avis sur les fausses blondes.

mardi 16 octobre 2012

Autant en emporte le vent qu'à la fin la cruche se casse.

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autant en emporte le vent
Pour les Dimanches pluvieux je préconise toujours un bon thé, un plaid en mohair et un vieux film. En général, j’aurais tendance à conseiller Les 10 Commandements. Oui, parce que voir Charlton Heston à moitié nu pendant 4h, ça ne peut que vous réchauffer la plus frileuse des journées chômées.
Mais ça c’était avant ce Dimanche.
Dimanche, j’ai regardé Autant en emporte le vent. Parce que je trouvais que c’était de saison. Pis ça me taraudait depuis un moment : pourquoi ce film était ce qu’il était, un classique, une référence, un monument et un attrape-Oscars ? Et pourquoi est-ce que j’ai toujours eu l’impression que ce film faisait sourire les gens ? Comme s’il était un peu ridicule, nian-nian, pire : #old.
Gone with the wind donc. Ça fait très Elton John. Et moi, Elton, je l’aime bien. Oui aujourd’hui je vous fais des confessions inavouables.
Sorti en 1939, ce film va suivre une sudiste qui n’a pas froid aux yeux et a un coeur d’artichaut. En gros. Et sans me positionner comme une spécialiste du genre (je parle de film hein, pas de coeur d’artichaut), j’ai été très surprise par la modernité du scénario, par le rapport qu’entretiennent nos héros pas tellement héroïques. Et je vous préviens. Je vais spoiler à mort parce que bon, à part moi, qui en 2012 n’a pas encore vu ce chef d’oeuvre ?
Bon déjà. A qui pensaient-ils faire croire que Vivien Leigh démarre le film avec 16 années au compteur ? Non parce que si elle est belle à se damner, elle a autant 16 ans que moi. C’est peu dire. Après, on oublie vite ce détail car l’histoire nous emporte. Avec le vent donc.
On démarre dans une belle propriété, Tara de son p’tit nom. L’ambiance est un peu tendue car visiblement les Yankees ont décidé de conquérir le Sud et on s’attend d’une minute à l’autre à ce que la guerre soit déclarée.
Scarlett (Vivien inside) porte une robe à frous frous, c’est à dire qu’il y en a tellement que je ne peux m’empêcher de me demander comment elle s’y prend quand elle doit aller aux petits coins. Ben oui. Même Scarlett a des besoins triviaux. Bref. Je vous préviens, on ne le saura jamais car le film a décidé de ne pas traiter des vrais problèmes.
Scarlett est belle et tous les hommes de la région sont amoureux d’elle. Même vous, vous verrez. Mais Scarlett est amoureuse d’un type qui pourrait être son père, Ashley (en plus il a un prénom de fille, et le pire, c’est que son nom de la vraie vie est aussi un prénom de fille. Leslie. C’te honte), qui n’a pas joué franc-jeu avec elle en la laissant espérer et qui va pourtant se marier avec sa cousine. A l’époque, on ne s’encombre pas de l’éthique. “T’es ma cousine, je suis ton cousin, on se connaît, pas de surprise, et avec un peu de chance nos enfants seront en bonne santé”.
De dépit, Miss O’Hara épouse en quatrième vitesse un garçon au visage poupon qui la regarde avec les yeux de l’amour.
Paf.
La guerre de Sécession éclate. Tous ces jeunes gens partent au front. Tous ? Non. Un irréductible n’a pas été invité, tout viré de l’armée qu’il est. Rhett. Rhett Butler. Tout en moustache et oreilles décollées, il n’en est pas moins über séduisant et là on se dit (enfin, je) “bah ça alors, mais il est beau en fait Clark Gable ?!”.
Rhett a reperé Scarlett. Superbe, odieuse, égocentrique, intéressée et cupide. Il voit en elle son alter ego et ne tarde pas à lui faire savoir. Sauf que le timing dans ce film, c’est une grosse blague : quand il se décide à lui dire des trucs sympas, Scarlett est veuve. Bon. Pas malheureuse hein, n’oublions pas qu’elle n’était pas éprise de son mari. Mais veuve et contrainte à respecter un temps une attitude honorable. Elle vit alors avec la fameuse cousine, Mélanie, une femme généreuse et intelligente qui ne se doute pas une seconde que sa Scarlett chérie envisage de lui piquer son mari à la première occasion.
Notre veuve s’ennuie, étouffe dans ses robes noires, pis la guerre ne l’amuse pas. Pas d’hommes pour la courtiser, par contre beaucoup de blessés, beaucoup de sang, elle aide Mélanie à soigner tout ce monde mais entre nous, hein, elle préférait un bon pique-nique avec une ombrelle.
Alors que la guerre fait rage et que les types du Nord sont aux portes de la ville, Scarlett en a sa claque. Elle prend la décision de quitter la ville pour rejoindre Tara et ses parents. Le temps d’accoucher la brave Mélanie avec les moyens du bord et elle appelle Rhett pour qu’il ait la gentillesse de lui trouver une voiture et de l’emmener loin de cet enfer.
C’est un brave gars Butler. Il se la joue un peu mais au final, il est là quand elle a besoin. Jusqu’au moment où la culpabilité le terrasse. A force de croiser tous ces soldats unijambistes, il a honte et décide de s’enrôler.
Scarlett retrouve un domaine dévasté. Maman est morte, Papa est devenu fou de chagrin et les frangines sont inutiles. Elle ne se laisse pas abattre et se rappelant avec ferveur les paroles de son paternel sur l’importance de la terre, de sa terre, elle plante du coton et fait tourner la maison.
Les mois passent, les Yankees ont gagné. Les impôts excessifs poussent notre brunette à rechercher Rhett. Riche comme il est, il va bien lui donner quelques billets en échange d’un baiser non ? Pas de bol, à ce moment là il joue au poker avec ses geôliers mais sinon ça aurait été avec plaisir.
Scarlett ayant toujours plusieurs cordes à son arc, pis dans la vie, faut pas s’en faire, elle vole le prétendant de sa frangine, qui vient d’ouvrir un commerce en ville et dont les affaires marchent au poil. Alors elle se brouille un peu avec sa soeur. Mais bon, elle a sauvé Tara de l’expropriation pis elle est de nouveau bien habillée avec des robes qui exigent deux servantes (noires, les servantes) pour l’enfiler. D’une certaine manière, elle relance l’économie.
Son premier amour et accessoirement mari de Mélanie rentre vaincu mais pas mort. Ce qui est déjà pas mal et voilà notre mistinguette décidé à faire valoir ses charmes. Bon. Ce n’est pas concluant, il s’avère que monsieur préfère son épouse. Mais il se laisse embaucher à la scierie que miss dirige, comme ça ils ne sont jamais trop éloignés l’un de l’autre.
La vie reprend à Atlanta. Rhett sort de prison. Sa dulcinée est encore mariée, décidément. Mais pas pour longtemps. Alors qu’au détour d’un chemin elle se fait agresser par deux bandits, son mari, vieux mais pas prêteur va lancer une attaque vengeresse pour sauver l’honneur de la bafouée. Sauf qu’il n’a rien d’un tireur d’élite et y laisse sa peau. Rebelote, on ressort les robes lugubres et la mine de circonstance.
Mais cette fois Rhett ne va pas attendre qu’on lui chipe encore son butin. Il met un genou à terre à peine le cercueil enseveli. Pis Scarlett qui est bonne en maths voit tout de suite qu’elle juteuse association ils feront ensemble.
Ils sont richissimes. Du genre, vraiment riches. Elle lui donne un enfant, une fille. Elle n’a pas vraiment la fibre maternelle. Toujours aussi égoïste la Scarlett. On joue beaucoup à « je t’aime moi non plus » à la maison.
Alors que Rhett pense avoir gagné la partie, que sa femme a cédé et l’aime enfin, il la surprend en train d’admirer le médaillon du bellâtre du début. Furax, il emmène sa fille en voyage, prêt à divorcer. Oui. c’est un précurseur le Rhett.
Et là, Scarlett commence à comprendre. Qu’il lui manque, que peut être elle l’aime un peu.
A peine est-il rentré qu’une dispute éclate et Scarlett chute dans les escaliers. Après une courte convalescence, c’est leur fillette qui tombe à poney (oui, il y a même des poneys dans ce film) et meurt. Ravagés par le chagrin, ils doivent pourtant faire preuve de courage quand c’est Mélanie qui passe l’arme à gauche.
Vous l’aurez compris, ça finit mal Autant en emporte le vent.
Le mari de la cousine, Ashley est inconsolable. Scarlett est dévastée et Rhett est convaincu qu’elle va profiter que la voie soit libre pour partir retrouver enfin son amour Ashley.
Grave erreur Rhett. Grave erreur. Ta femme a eu le temps de réfléchir. Et elle a réalisé que cet amour pour Ashley n’était qu’un caprice de jeunesse et qu’elle t’aime, toi, avec ta moustache et tes oreilles décollées.
Elle va te le dire, te le pleurer, te supplier, elle pourtant si fière mais tu n’entendras rien (et pourtant, tu as les appendices adéquats). Tu vas partir sans lui jeter un regard.
Scarlett va donc pleurer un coup dans les escaliers avant de relever la tête, le regard brillant, tourné vers le souvenir de Tara. Tara, sa terre, son amour de toujours. C’est décidé, demain elle repart vivre à la campagne. Seule. Mais plus forte que jamais.
Voilà.
Pas de happy end. Pas de baiser romantique sur fond de soleil couchant. Juste une silhouette, celle de Vivien Leigh, en contre jour, devant le domaine majestueux de Tara. Et plein de questions : Hein ? Quoi ? Mais en fait il la quitte ? Mais ? Quoi ! Musique. Violons. Fin.

mercredi 3 octobre 2012

Revolution : Il va faire tout noir.

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Aujourd’hui je vous parle du nouveau Lost.
Oui.
La nouvelle production de J.J. Abrams débarque aux Etats-Unis.
Mais quand je dis “débarque” je m’emporte un peu. Cette fois, ça ne se passe pas sur une île mais dans la campagne illinoise.
Mais sinon, on ne devrait pas être dépaysé. Les acteurs sont beaux, sexy, propres et rasés de près même après des jours de marche dans la forêt.
Les méchants sont vraiment méchants.
On retrouve également des types qui ont tout pour être méchants mais on a un doute. Y’en a même un qui ferait un super boyfriend à la blondinette qui mène la danse.
Pis alors pas de bol, au lieu de retourner avec – je sais pas moi – Sawyer ou le corréen super… fort – il nous refourgue Juliet. En plus rousse. En plus Meredith Grey en fait.
Ouais. Je sais.
Bon. Mais que je vous raconte. Parce que mis à part mes critiques attendues, l’idée de départ est plutôt chouette. Ça commence de nos jours, à Chicago. On voit maman Juliet avec ses adorables bambins qui ont un véritable potentiel pour les prochaines pub Blédina. Quand débarque en trombe Papa tout paniqué qui balance tout de go à sa femme “ça arrive !”. L’air du type qui sait. Sa femme visiblement un peu moins. Et quand Bugs Bunny se fige dans l’écran de télé, les enfants l’ont mauvaise. Le chef de famille a tout juste le temps (et finalement il a quand même le temps de faire tout ça) de télécharger un truc secret sur sa clef USB super design et de passer un dernier coup de fil sur son iPhone pour avertir son frère, Miles et c’est le black out. D’un seul coup, plus rien.
Le noir.
La panne générale.
Les voitures qui s’arrêtent. Les portières qui claquent. Les avions qui chutent. La panique. Le chaos.
Le frangin est au milieu de l’autoroute avec son coéquipier aux bouclettes louches. Et je ne crois pas si bien dire.
Paf. Générique.
Revolution ça se passe 15 ans après. L’humanité s’est organisée et nous allons suivre un groupe – pour faire simple on va retrouver les mêmes qu’au début – qui tentent de survivre dans ce nouveau moyen âge. Les pays n’existent plus. L’électricité est un vieux souvenir. Un type (alors je ne vous dis pas qui mais suivez mon regard) s’est décrété chef suprême. En gros. Et il a une milice sous ses ordres. Et tenez-vous bien, le type qui dirige ses soldats n’est autre que Gustavo dans Breaking Bad. Le mec il a quand même un karma bien pourri. Il présente bien, a une voix douce. On ne se méfie pas. Mais soit il deale à grande échelle, soit il tue à tour de bras.
La milice s’est fixée une mission : retrouvez le père du début pour lui soutirer des infos (et brûler tous les drapeaux américains aussi). Ils sont convaincus que lui seul sait pourquoi le monde moderne s’est brutalement arrêté et du coup, qu’il doit avoir une idée de comment faire pour y retourner. Bon, ils sont pas experts en diplomatie. Tout le monde n’a pas eu la chance de bosser avec Jack Bauer. Donc ça tourne court. Et mal. Pour ne pas rentrer les mains vides, ils kidnappent le fiston.
Quand la frangine revient de la forêt (cette fois on a une Kate jeune, blonde et absolument adorable), Charlie de son p’tit nom. Elle est très colère. Ça commence à bien faire : alors déjà, à genre 5 ans on lui a enlevé la télé et la glace. Ensuite avant de disparaître, y’a sa mère qui lui fait promettre les yeux dans les yeux larmoyants que désormais elle a la responsabilité de son petit frère asthmatique. Tout ça sans ventoline. Maman disparaît, meure ou déménage, on ne sait pas trop. Charlie apprend à se faire à l’idée, grandit et là on lui tue son père (ça va, c’est pas vraiment du spoile ça) et on lui vole son frère. C’est à dire que bon… ça fait beaucoup pour cette gamine.
Elle n’a donc pas le choix. Au moment de mourir (c’est fou le nombre de trucs que ce mec aura su faire dans les moments les plus critiques de sa vie), son père lui ordonne de retrouver son oncle, Miles qui saura l’aider à remettre la main sur la milice et accessoirement le frangin. Elle fait donc son sac à dos (avec, à coups sûrs, une lotion pour cheveux secs) et part, affublée de la belle mère qui (comme c’est pratique) a quelques notions d’herboriste-médecin et d’un geek un peu enrobé qui a peur de son ombre mais porte sur lui le Graal. Comprendre, la clef USB qui lui a été confiée par Super Daddy.
Je continue ou ça vous suffit ?
Non parce que… en vrac… la forêt est à peu près aussi dangereuse que la jungle de Lost. L’herbe pousse dans les avions aussi. Et on retrouve des personnages qui n’ont l’air de rien mais qui visiblement vont jouer un rôle mega important dans l’histoire. Comme la nana planquée dans sa maison de campagne qui – on ne sait pas comment – a un espèce de minitel qui fonctionne et une ampoule qui s’allume. Et en plus, elle communique avec on ne sait pas qui mais on sent tout de suite – on nous l’a fait pas à nous – que c’est genre de la vraie info.
Moralité ? Ça marche. Deux épisodes plus tard et ma mauvaise foi en bandoulière, j’attends la suite. Qui est-elle ? Avec qui parle-t-elle ? Pourquoi du jour au lendemain le monde a-t-il arrêté de tourner rond ? Et si ça nous arrivait à nous aussi ? Et si et si et si… et bref. Me voilà enrôlée pour la première saison.